Des patients de l’hôpital psychiatrique participent au lancement d’une radio associative pour faire tomber les préjugés dont souffrent les personnes atteintes de troubles psychiques.
« Chers auditeurs, bienvenue sur Radio Pinpon, la radio qui donne la parole à ceux qui ne l’ont jamais ! » Animée par des patients de l’hôpital psychiatrique de Niort (Deux-Sèvres), sous l’impulsion d’une équipe thérapeutique soucieuse de « démystifier la folie » et de lutter contre l’exclusion sociale des personnes souffrant de troubles psychiques, Radio Pinpon commencera à émettre le 25 septembre. « Notre objectif est double », précise Eric Lotterie, initiateur de ce projet lancé il y a trois ans : « Faire évoluer l’image des maladies psychiques auprès du grand public et changer la perception que les malades ont d’eux-mêmes, en leur permettant de ne pas vivre leur maladie comme une honte, mais comme une différence positive. »
Il fallait bien être un peu fou pour oser se lancer dans un projet pareil ! Un grain de folie parfaitement assumé par Eric Lotterie, infirmier psychiatrique depuis bientôt vingt-cinq ans. Passionné par son travail et par la relation avec ses patients, ce soignant anime depuis des années la P’tite Cafete, un espace ludique et convivial situé en plein cœur de l’hôpital. Un endroit refuge, ouvert 7 jours sur 7, où les personnes hospitalisées peuvent venir boire un café ou un jus d’orange et partager les petits bonheurs ou les petites misères du quotidien. L’idée de créer cette radio est née dans ce contexte, pour prolonger les échanges et les ouvrir au plus grand nombre.
« Radio Pinpon est un médiateur idéal pour insuffler de la vie et de l’humanité dans les prises en charge des patients atteints de troubles psychiques », poursuit Eric Lotterie. « La communication et le rapport aux autres est affecté chez ces personnes et il faut bien constater que la société n’est pas tendre avec les improductifs. L’incompréhension et la peur font le reste. » En attendant le grand jour, des heures d’émissions et d’entretiens ont déjà été enregistrées. Enthousiasmés par le projet, des patients sont venus spontanément proposer des rubriques ou des sujets d’enquêtes ou de reportages. D’autres ont rejoint l’aventure sur prescription médicale, ce qui fait de Radio Pinpon un espace thérapeutique reconnu. « Permettre à des personnes en souffrance psychique de participer à un projet collectif et de s’exprimer publiquement devant un micro peut contribuer à leur mieux-être. »
En attendant de vous connecter par internet sur Radio Pinpon, ne cherchez pas le programme, il n’y en a pas. « Nous ne voulons surtout pas de grille, il y en a déjà bien trop partout ! », lance avec humour Eric Lotterie, pour qui cette radio se veut avant tout un moyen de dépasser les murs : « ceux de l’hôpital, mais encore plus, ceux des peurs et des préjugés ». A toute heure du jour ou de la nuit, les auditeurs vont pouvoir suivre les histoires complètement dingues de Little bike Pierrot, les blagounettes de Luc et les petits meurtres radiophoniques de Patricia ; se cultiver avec Totof, le mélomane qui a la tête dans les étoiles et son émission de musique classique « Pinponoclasiko » ; partager les humeurs changeantes de Maeva ou de Mémère ou partir à la découverte du monde culturel du coin et d’ailleurs, à travers des reportages et des interviews.
Fondateur d’une nouvelle forme d’écriture, William S. Burroughs (1914-1997) a révolutionné l’écriture à partir des années 1950 en proposant un langage abstrait et halluciné, tiré d’une expérience de l’excès : portrait du plus énigmatique des romanciers de la Beat Generation.
William S. Burroughs à Paris en 1964• Crédits : Radio France
« Un écrivain ne peut décrire qu’une seule chose : ce que ses sens perçoivent au moment où il écrit… Je ne suis qu’un appareil d’enregistrement… Je ne prétends imposer ni « histoire » ni «intrigue » ni « scénario » … […] Je ne cherche pas à distraire, je ne suis pas un amuseur public… »
Extrait du Festin Nu, de William S. Burroughs (trad. Eric Kahane, Folio/ Gallimard 2002)
William Seward Burroughs reste encore aujourd’hui l’auteur le plus sombre et le plus littéraire de la Beat Generation. Auteur majeur dans l’histoire de la littérature américaine, il expérimenta et développa la technique du Cut-up, qui consiste à défragmenter un texte original pour produire un nouveau langage. Il connaît la notoriété avec son ouvrage phare: The Naked Lunch/ Le Festin Nu publié pour la première fois en France en 1959. Du monde littéraire à la peinture, William Burroughs s’est illustré comme chef de file de la contre-culture en s’affranchissant des règles de l’art et des conventions sociales par la consommation excessive de drogues dures et d’une passion déroutante pour les armes à feu, jusqu’à tuer « accidentellement » sa femme en 1951.
Parcours d’une vie démesurée avec Gérard-Georges Lemaire, écrivain, historien et critique d’art, auteur d’une quinzaine de préfaces aux romans de Williams S. Burroughs, de l’ouvrage Burroughs chez Artefact en 1986 mais aussi de deux anthologies sur la Beat Generation.
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Un programme quotidien de 20 minutes conçu par la rédaction de Libération et qui raconte la confection de l’édition du jour.
Les journalistes de Libération expliquent comment ils ont retenu la Une du jour et reviennent sur celles qu’ils ont finalement écartées. Ils dévoilent les secrets de fabrication de leurs papiers du jour. Ils décryptent les unes marquantes de Libération en résonance avec l’actualité dans la séquence « archives ». Et racontent, rédacteurs comme photographes, comment ils ont vécu leur rencontre avec la personnalité à l’affiche du portrait de dernière page. Un regard complémentaire, décalé et très personnel sur leur travail au quotidien.
Voici le sommaire de Libéradio en ligne dès ce soir à partir 21 heure : Nicolas Sarkozy en garde à vue : peut-il revenir ? Nous allons expliquer le choix de la Une de Libé, nous entendrons les explications d’Eric Decouty, directeur adjoint de la rédaction, et nous ouvrirons le débat avec un regard croisé, celui de Violette Lazard du service enquête investigation et d’Alain Auffray du service politique. Gros plan ensuite sur l’affaire BNP Paribas décryptée par Christophe Alix du service économie : comment la banque tente-t-elle de rassurer ses clients ?
Avec ceux de Keaton ,d’Artaud et de Beckett, le visage de William Seward Burroughs est un des plus anxieusement beau du siècle dernier.Face rayonnante et harassée ,anonyme et scandaleuse. Sainte face d’un monde sans dieu.L’auteur du « Festin nu » et théoricien de la subversion généralisée, compatnon de route de la Beat Generation, chroniqueur dantesque de la drogue et de l’homosexualité, aurait cent ans aujourd’hui. L’occasion pour Mauvais Genres de s’immerger ,le temps d’une émission, dans cet univers infernal et kaléidoscopique. Une immersion que nous accomplirons en compagnie de Marc Dachy.
Historien de Dada et spécialiste internationalement connnu des avant-gardes, il a dirigé le récent numéro du Magazine litteraire consacré au grand Will.
Avec la participation de Celine du Chéné, Helène Frappat,Jean Baptiste Thoret et François l’Yvonnet..
Ramuntcho Matta prépare une exposition à la galerie Anne Barrault, Paris 3e, qui commence la semaine prochaine. Il fait paraître un livre, L’usage du temps, qui porte le même titre que l’exposition, chez Manuella Editions. Et il a sorti un disque, Météorismes, il y a quelques jours. Pourtant, nous avions lancé l’invitation sans savoir cette actualité pléthorique. Ramuntcho Matta, artiste plurisdisciplinaire, vient du son. Il le dit lui-même. Il dit voir le son quand il ferme les yeux, des formes, des sculptures. Le son, mieux qu’une drogue ! Le fils du peintre Roberto Matta, qui compte une quarantaine de disques à sa production, a un parcours fait de rencontres, d’ouverture à l’autre, d’écoute dans tous les sens du terme. Il y a des noms qui croisent sa route – John Cage, Laurie Anderson, Don Cherry, Brion Gysin, quatre parmi tant d’autres. On en parlera sans doute. Il y a aussi cette attention au « parfois », quand on fait « parfois » ceci ou « parfois » cela, qui donne le nom de sa galerie « SometimeStudio ». Enfin, il y a Lizières, lieu pour artistes qu’il a fondé il y a quelques années, connu pour ses résidences d’artistes autant que pour ses pique-niques d’artistes ! Le chemin libre de Ramuntcho Matta passe par l’Atelier du son, ce soir. 04.04.2014 – 23:00
C’est l’émission la plus réjouissante et amusante que j’aie entendue sur ce livre. Un grand bravo à Eva Bester et à ses compères d' »Ouvert la nuit« pour cette présentation si drôle !
Pour sa chronique ‘littérature oubliée’ Eva Bester nous présente le livre de Jérôme Pintoux, professeur de français à Poitiers, intitulé Interviews d’outre-tombe : Confessions des classiques du Lagarde et Michard.
Résumé:
Pintoux a rencontré les écrivains et les a passés à la moulinette de ses questions indiscrètes, irrévérencieuses mais toujours pertinentes, admiratives le plus souvent.
L’auteur s’est surpris de ses mauvais rapports avec Marguerite Yourcenar qu’il admire tant et s’est bien entendu avec Léon Bloy dont il déteste l’intolérance !
Jeu littéraire ? Nécromancie ? Non ! Il s’agit avant tout de retrouver la voix des écrivains disparus et leur style, «l’inflexion des voix chères qui se sont tues» pour paraphraser Verlaine. Le but, c’est surtout de faire lire, relire tous ces auteurs, d’inciter le lecteur à se plonger dans leurs oeuvres comme dans des océans oubliés ou méconnus.
Découvrez les réponses exclusives de : Homère, Montaigne, Flaubert, Lamartine mais aussi Jimi Hendrix, Jean Genet et même Hergé…