Pour ses prises de position contre la fusion police-gendarmerie, Nicolas Sarkozy avait radié à vie Jean-Hugues Matelly de la gendarmerie. Le Conseil d’Etat vient d’ordonner sa réintégration au même poste.
Epilogue d’un feuilleton de deux ans : Jean-Hugues Matelly, va retrouver son poste de gendarme sur décision du Conseil d’Etat. Un décret présidentiel du 12 mars 2010 officialisait sa radiation de la gendarmerie pour “manquement grave à son obligation de réserve”.
Dans une tribune publiée le 30 décembre 2008 par Rue89, cosignée avec deux universitaires, Laurent Mucchielli et Christian Mouhanna, Jean-Hugues Matelly critiquait le rapprochement police-gendarmerie, effectif début 2009.
Ce mercredi, le conseil d’Etat a annulé le décret, estimant que le gendarme avait tenu des propos « mesurés » et soulignant son « excellente manière de servir en tant qu’officier » dans sa décision:
« En faisant le choix de la mesure la plus lourde, équivalente à un licenciement alors qu’elle disposait d’un éventail de sanctions larges (notamment la possibilité de prendre une mesure de retrait temporaire d’emploi), l’administration a prononcé à l’encontre de cet officier de gendarmerie une sanction manifestement excessive. »
Le ministère de la Défense, responsable de la discipline des gendarmes, doit donc prendre un nouveau décret pour le réintégrer à son poste. Chef d’escadron (l’équivalent d’un commandant de police) mais aussi chercheur associé au CNRS, le gendarme voulait résumer pour le grand public un article destiné à la revue Pouvoirs Locaux. Il s’est également exprimé sur le sujet au micro d’Europe 1.
Le Conseil d’Etat lui donne raison. Sans surprise, puisque dans ses conclusions, fin novembre, le rapporteur du Conseil d’Etat s’était prononcé pour sa réintégration dans la gendarmerie. Outre celui des chercheurs co-signataires de sa tribune, Jean-Hugues Matelly avait reçu le soutien d’associations liées à l’armée ainsi que celui, plus inattendu, d’Alain Bauer, criminologue et conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions de sécurité.
En avril, la plus haute instance administrative avait déjà en partie censuré le décret de radiation et adouci une sanction jugée “disproportionnée par rapport aux faits” : Jean-Hugues Matelly, bien que radié, devait continuer à toucher sa rémunération et à bénéficier de son logement de fonction dans l’attente d’une décision sur le fond.
Dans l’après-midi, la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) a réagi dans un communiqué. Elle « prend acte » et annonce que « conformément à cet arrêt, l’intéressé sera réintégré au sein de la gendarmerie nationale ». Mais l’institution va engager de nouvelles poursuites disciplinaires :
« Le Conseil d’Etat précise notamment que M. Matelly, qui est un militaire, ne peut se prévaloir du statut de chercheur, ni de la liberté d’expression reconnue aux universitaires. Par conséquent, une nouvelle procédure disciplinaire sera engagée. »
A la lecture de ce communiqué, dont il n’avait pas connaissance, Jean-Hugues Matelly se dit « un peu désabusé ». « Visiblement on n’en a pas fini, mais on fera face, comme toujours. »
Une sanction inédite
La radiation des cadres est la plus lourde sanction disciplinaire pouvant être prononcée contre un militaire. Une dizaine a lieu chaque année, dans des cas bien précis, rappelle Jean-Hugues Matelly, que nous avions rencontré quelques semaines avant la décision du Conseil d’Etat :
“Il s’agit de fautes très lourdes : vols ou conduite alcoolisée en service, avec récidive, ou des infractions pénales majeures, comme un homicide. Cela n’arrive jamais en matière de liberté d’expression.”
A noter : les gendarmes qui ont obéi aux ordres en incendiant des paillotes corses n’ont reçu aucune sanction disciplinaire malgré leur condamnation au pénal. Le “cas Matelly” rappelle celui du policier Philippe Pichon, également chercheur, en bisbilles avec sa hiérarchie pour ses écrits. “Nous partageons une vision des services de sécurité au service des citoyens et de la difficulté à passer sous silence certains éléments…” commente Jean-Hugues Matelly.
Sauf que le commandant Pichon est poursuivi en justice pour “violation du secret professionnel” après avoir divulgué des fiches STIC dans la presse.
Devoir de réserve ou obligation de se taire
Les textes encadrant le devoir de réserve des militaires sont assez similaires dans toute l’Europe. Seule la pratique diffère, comme l’explique Jean-Hugues Matelly :
“En Alllemagne, au Danemark et en Scandinavie, on privilégie les formes d’expression collective, en reconnaissant des syndicats militaires. Rien de tel en Angleterre ou Etats-Unis, ou règne une large liberté de ton individuelle.”
En France, l’autorisation préalable requise pour s’exprimer sur les sujets politiques a été supprimée en 2005. Reste le statut des fonctionnaires de 1983, appelant à la modération et à la loyauté. Et l’interdiction faite aux militaires de se syndiquer.
Cependant, comme dans la police nationale, la transformation du devoir de réserve en bouclier contre toute critique du système conduit les militaires à témoigner de manière anonyme. En 2008, des officiers supérieurs de l’armée désignés sous le pseudonyme collectif “Surcouf” publient une lettre critiquant les orientations du Livre blanc sur la défense. Immédiatement, des enquêtes internes cherchent à identifier les responsables.
L’assouplissement des règles théoriques ne présage pas d’une expression plus libre. Dans “l’affaire Matelly”, pour reprendre le titre du livre écrit par son protagoniste, un autre gendarme a fait les frais d’une certaine crispation. L’adjudant A., voulant soutenir le chef d’escadron, publie sur Internet un poème signé de son nom. Aussitôt suspendu et blâmé, il a été affecté ailleurs (sans pour autant être rétrogradé).
Etonnant quand on se souvient qu’en 1934, le colonel Charles De Gaulle subit des critiques mais aucune sanction malgré un ouvrage diamétralement opposé à l’état major français : Vers l’armée de métier. Le dernier cas connu de représailles contre un militaire s’affranchissant de son devoir de réserve date de 1957. Le général Jacques De Bollardière condamne alors publiquement l’usage de la torture en Algérie. Il écope de 60 jours d’arrêt à la forteresse de La Courneuve.
Camille Polloni
Mise à jour le 12/01/11 à 16h59 avec le communiqué de la DGGN et la réaction de Jean-Hugues Matelly.
Nous vous transmettons les bons voeux des auteurs de Braise avec un dessin original de Cédric Fortier en espérant découvrir bientôt le troisième album.
Je n’ai pas envoyé (ni écrit) de rapport depuis l’été dernier : j’ai du me concentrer sur des choses urgentes et j’ai manqué de temps. J’avais aussi besoin d’une coupure pour prendre du recul, car j’avais une impression de routine depuis quelques temps. J’ai inclu dans les rapports précédents beaucoup d’infos hors interzone, et après coup j’avais le sentiment que celles du réseau étaient noyées dans la masse. En conséquence, je veux revenir à l’était d’esprit d’origine, et me concentrer sur le travail à faire à ce niveau.
Voilà donc ce nouveau rapport, avec plein de bonnes musiques intégrées, pour nous donner des tonnes d’énergie pour l’année à venir.
Toutefois j’ai continué à poster l’info dans Interzone news : voir les posts de Septembre :
Je me joins à eux pour souhaiter tout le meilleur aux membres d’Interzone members et une année créative pour vos projets et votre vie personnelle.
Usurpations d’identité:
En Octobre, j’ai détecté plusieurs sites et blogs pirates usurpant mon identité, reproduisant de vieux sites hébergés autrefois sur geocities, et disparus depuis 2009, ainsi que mon site de sémantiqeu générale. Les liens ont été modifiés et conduisent à d’autres sites pirates au lieu des pages d’origine, et ils contiennent des publicités qui installent des trojans sur les ordinateurs des visiteurs. Je ne mettrai pas leurs adresses pour éviter de les mettre en lumière.
J’ai donc cherché à savoir ce qui se passait là et voici ce que j’ai trouvé :
1. Ces sites pirates sont utilisé par des gens qui volent le contenu de sites existant, pour gagner de l’argent avec les publicités et les droits d’auteurs, particulièrement avec le système de blog « over-blog.com », qui héberge des blogs anonymes hébergeant des publicités et versent des droits d’auteurs aux propriétaires de ces blogs.
2. Ce phénomène semble lié à la nouvelle génération du web appelé web 2.0 , qui inclut des outils interactifs. Cette nouvelle technologie a donné lieu à un marketting sur internet appelé « marketing 2.0″. Il y a quelques jours, recevant la newsletter d' »Alternatives Economiques », j’y ai trouvé un article intéressant à ce sujet : Marketing 2.0 : grande interactivité et petites arnaques de Marc Mousli , concernant les trucs utilisés pour truquer les règles. Entre autres les commentaires bidon sur les plogs, des officines qui emploient des gens pour spammer des forums avec des URL, etc.
3. Il en resosrt que les attaques contre mes sites visent particulièrement la rubrique sur l’économie non-aristotélicienne que nous avions commencé à élaborer en 1999 : les pages originales sur geocities qui contenaient les articles ont disparu, mais elles sont maintenant en ligne, en français et en anglais, dans le site de sémantique générale à http://semantiquegenerale.free.fr/ecorestruct.htm dans la rubrique ln the rubric « Une économie non-aristotélicienne » à http://semantiquegenerale.free.fr/econona.htm .
J’en ai déduit que cette recherche pouvait être plus importante qu’un simple défi dans le cadre d’Interzone, et qu’il pouvait valoir le coup de continuer à creuser le sujet.
Pour ceux qui ont manqué le début de l’histoire, nous avons tenté de voir si nous pouvions produire nous-mêmes nos arts respectifs hors du circuit commercial. Et le résultat séest révélé positif; c’était à la fin des années quatre-vingt dix, la technologie actuelle d’internet n’existait pas: il n’y avait pas de réseau social, pas de MySpace, pas de graveur de CD sur les ordinateurs, etc.) : voir les rapports d’Interzone à http://sites.google.com/site/aubertisa/ de 1999 et après. Ensuite s’est posée la question de vendre : nous avons d’abord pensé à créer une structure officielle (alternative ou commerciale), mais après en avoir discuté, nous avons conclu que de telles structures n’étaient pas similaires à la structure de la Zone et conduiraient à des complications et des problèmes. Après quoi nous avons décidé de rester une société de fait, ce qui ne nécessitait aucune formalité. Nous avons commencé à réfléchir à une économie adaptée à notre état d’esprit, et ceci nous a conduits à cette recherche. Nous avons essayé différentes formules, certaines ont marché, d’autres non. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’à l’échelle du groupe, nous n’avions pas besoin d’argent, car chacun possédait son propre matériel et faisait avec. Cependant j’ai continué à creuser le sujet et depuis j’ai mis en ligne le résultat de mes cogitations. J’ai les ai appliquées en 2008 à travers Interzone Editionshttp://interzoneeditions.livres.officelive.com/ et pour les cours en ligne de semantique généralehttp://semantiquegenerale.free.fr/coursenligne.htm, que je n’aurais jamais pu mettre sur pied sous cette forme sans ce travail, et le résultat au bout du compte est satisfaisant.
Je propose donc de continuer avec les Zoners qui s’y étaient investis dans le passé: si vous êtes intéressé par cette recherche, vous pouvez vous manifester dans le blog ci-dessous.
J’ai mis en ligne 10 morceaux de son CD à http://www.myspace.com/interzonecd1 Ils ne sont pas à vendre, sont là simplement pour le plaisir de les écouter:
« Nouveau projet lituanien des membres du groupe Sala, Zpoan Vtens, Poccolus. Une atmosphère musicale dense autour d’une histoire. Chantés dans leur langue maternelle les morceaux tantôt joyeux, mélancoliques, angoissants, bizarres, expérimentaux. L’histoire est celle de Lucifer-Le Porteur de Lumière. Un beau livret en pdf contient les textes complets avec un résumé en anglais. Pour écouter les morceaux, utilisez winace archiver, téléchargeable à http://www.winace.com/ .
Si vous voulez écouter leur musique avant de la télécharger, vous pouvez aller à :
www.myspace.com/vashadai . » Ce projet audio fait partie de la collection: Community Audio – ArtisteCompositeur: Vasha Dai – Creative Commons license: Attribution-Noncommercial 3.0
John Peter B:
« Le nouvel album ORIGAMI est dès maintenant disponible pour l’écouter et le télécharger gratuitement
Plusieurs grandes expositions sont prévues en 2011, notamment de janvier à avril La Galerie ECRITURES propose la première exposition de GUERRERO avec un vernissage le 21 janvier.
Pour les autres tomes, ils sont complets, mais pas illustrés, contenant simplement les textes. Je ne sais pas combien de temps sera nécessaire avant qu’ils soientprêts à être publiés, aussi, si vous m’avez envoyé des textes et que vous voulez les livres tels qu’ils sont actuellement, faites-le moi savoir et je vous les enverrai.
Gadfly on line: King of the Underground The magic world of William Burroughs by Victor Bockris:
Inédits de Jean Azarel et bien d’autres dans le n°1000 du Tréponème Bleu Pâle:
« L’occasion d’un petit tour dans les sixties/seventies à l’occasion du n°1000 du « Tréponème Bleu Pâle », avec quelques textes poétiques inédits de Jean Azarel et bien d’autres : http://leoncobra.canalblog.com/Vous remarquerez que Léon a laissé passer la Toussaint…On est toujours là, et notre esprit libre flotte au dessus de la marmite peu ragoûtante de ce début de siècle
« The Theatre of Naturalism » de Philip Beitchman, Peter Lang Publishing, 29 Broadway, 18th floor, NY, NY 10006.
« Quiconque s’intéresse au naturalisme moderne européen et à son héritage voudra lire The Theatre of Naturalism. Il soulève un certain nombre de questions importante et nous pousse à reconsidérer les contibutions de ce mouvement souvent sous-évalué. »
Daniel Gerould, Lucille Lortel Deistinguished Professor of Theatre and Comparative Literature, Graduate Center, City University of New York.