Interzone Editions: problèmes techniques réglés

Interzone Éditions – Bienvenue dans votre futur !

Les problèmes techniques qui ralentissaient l’affichage des nouveaux sites sont réglés: merci à Dreamhost https://www.dreamhost.com/, mon hébergeur depuis 20 ans, pour son assistance.

Vous pouvez maintenant visiter confortablement Interzone Editions https://www.interzoneeditions.net/ et La sémantique générale pour les nuls https://www.semantiquegenerale.net/

Debbie Harry: « Face it » sur France culture

France culture vient de diffuser une interview de Debbie Harry dans Affaires culturelles d’Arnaud Laporte, (à réécouter ici), à l’occasion de la sortie en français de sa biographie, Face it, publiée chez HarperCollins https://www.harpercollins.fr/livre/13443/harpercollins/face-it-l-autobiographie

A voir également le long article que Pauline Richard lui consacre dans Section26 https://section-26.fr/debbie-harry-face-it-harper-collins/ et qui contient des vidéos d’une rétrospective de sa carrière.

Benito Vila: CHARLEY PLYMELL: OUTLAW POET & ORIGINAL PUNK

https://pleasekillme.com/charley-plymell-outlaw-poet-punk/

Charley Plymell eating with William Burroughs. Lawrence, Kansas.  Photo by Allen Ginsberg. Courtesy: Allen Ginsberg Estate/Stanford University Libraries.

Charley Plymell eating with William Burroughs. Lawrence, Kansas.  Photo by Allen Ginsberg. Courtesy: Allen Ginsberg Estate/Stanford University Libraries.

Poet, publisher, provocateur and people-connector, Charley Plymell is, like fellow Midwesterner Ed Sanders, a floater among contingents of kindred spirits, from the Beats to the hippies to the punks and back again. Publisher of William S. Burroughs and Herbert Huncke; facilitator of the first issue of R. Crumb’s Zap Comix; friends with Burroughs, Allen Ginsberg and Neal Cassady, he opens up about his life to PKM’s Benito Vila.

Charming. Gritty. Flat-out. Excitable. Real. Those are words that describe poet Charley Plymell, a somewhat mythic creature who has always been resistant to labels or definition. He is said to have connected the Beats and the Hippies in his San Francisco apartment, although, even today, Plymell remains a rabble-rouser who pre-dates all that cultural branding and simply describes himself as a punk from Wichita. That said, there’s nothing simple about Plymell. He never finished high school yet he earned a graduate writing degree from Johns Hopkins. At age 13, he drove from his father’s house in South Dakota to his mother’s house in Kansas and kept on going, working jobs throughout the West. He later published William S. Burroughs, R. Crumb, Herbert Huncke and Janine Pommy Vega long before those names were ever said with the sort of reverence they get now.

Read the whole article in the site of the publisher: https://pleasekillme.com/charley-plymell-outlaw-poet-punk/

The Big Issue: J Warwick Sweeney: La société doit repenser son approche de la toxicomanie

Qu’est-ce que The Big issue https://www.youtube.com/watch?v=kYO-TeBzYWY&feature=youtu.be

The Big Issue existe pour démanteler la pauvreté en créant des opportunités.
Nous le faisons grâce à des solutions d’auto-assistance, de trading social et d’entreprise.

https://www.bigissue.com/culture/books/j-warwick-sweeney-society-must-rethink-its-approach-to-addiction/

Traduction française: Google Traduction

J Warwick Sweeney salue le travail de pionnier de son grand-père dans la thérapie de la toxicomanie. Mais il croit que ses méthodes socialement conscientes ont été abandonnées en raison de la cupidité des entreprises 6 septembre 2019 Par J Warwick Sweeney

On pourrait dire que les histoires derrière mon livre Hardy Tree ont atterri sur mes genoux – je suis, après tout, le petit-fils de son sujet John Yerbury Dent, autrefois connu comme un pionnier des thérapies de la toxicomanie. Mais je mentirais si je disais que c’était facile; être fidèle à ce qui s’est réellement passé était essentiel, mais j’ai également ressenti un besoin impérieux de rendre justice à l’histoire et à son message politique. Comme nous tous, j’en ai connu beaucoup qui ont été victimes de la toxicomanie et de ses conditions connexes; les dépressions et les angoisses. Et bien sûr, Dent étant mon grand-père, j’ai ressenti un profond malaise face à l’augmentation exponentielle de la souffrance que personne ne semble actuellement capable d’arrêter.

J’en ai discuté avec ma mère et elle m’a donné les mémoires de son père et des tas de manuscrits inédits. J’ai demandé conseil à des spécialistes de la toxicomanie d’aujourd’hui pour voir s’ils pouvaient aider à donner un sens à tout cela. Ce que j’ai vite compris, c’est que ce qui manque aujourd’hui, c’est tout sens de la probité morale ou éthique. La médecine, en particulier dans le domaine des maladies psychosociales, est dominée par la pharma et la bureaucratie, ce qui ne peut qu’aggraver les choses. Mon grand-père maternel symbolisait l’opposé polaire de cette culture de la «pilule par jour». Et quant aux spécialistes de la toxicomanie d’aujourd’hui? Certains d’entre eux peuvent se mettre à la place de Dent, mais je n’ai pas encore rencontré quelqu’un qui soit vraiment capable de les lacer.

Face à cela, je devais simplement expliquer le fossé entre l’approche et la philosophie de mon grand-père et l’idiotie bureaucratique surdimensionnée d’aujourd’hui; l’énorme trou que cela représente en termes de prestations sociales, les communautés détruites, les sans-abri, les toxicomanes et la conséquence mondiale inévitable, les innombrables millions de morts sans voix.

Il s’agit d’une histoire politique très troublante et j’ai réalisé, probablement un peu tard dans la journée, que mon grand-père et moi partageons une profonde sensibilité politique, une préférence pour la politique ascendante basée sur une gestion des connaissances. Parmi son fouillis d’écrits, j’ai trouvé une lettre à un ami éditeur. Il a écrit: «Je me méfie de toute autorité lorsqu’elle est incontrôlée d’en bas.» Cela me l’a emporté. Mon grand-père était un social-démocrate qui appelait à une meilleure compréhension de la toxicomanie précisément parce que cela profiterait à la société.

C’est donc une triste ironie que ses connaissances aient été négligées par les fraternités médicales et politiques. Pourtant, il n’a jamais été aussi critique pour la société de repenser la direction actuelle du voyage. Nos lois sur les drogues n’ont pas atténué la menace de la toxicomanie, elles l’ont permis. C’est la conséquence d’un gouvernement autocratique, où règne une culture de lobbying en faveur des intérêts des entreprises, plutôt qu’un sentiment de probité éthique.

Andrew faisait allusion au pouvoir extraordinaire du cerveau d’intercéder en notre nom

Mon grand-père avait utilisé un médicament appelé apomorphine pour sevrer les gens de leurs dépendances biochimiques. J’ai cherché le professeur Andrew Lees de l’UCL, qui a utilisé avec succès l’apomorphine pour soulager les symptômes de ceux qui souffrent de la maladie de Parkinson. Je ne me sentais pas très bien moi-même, je venais de tomber à 150 pieds d’une falaise à Snowdonia. Andrew était curieux.

« Comment c’était? », A-t-il demandé.

« Eh bien, vous pourriez penser que dans les airs, vous deviendriez rigide de peur, mais étrangement le contraire s’est produit. Je me suis relaxé! »

« Tu es tombé comme un bébé? » Suggéra-t-il.

« Oui, je suppose. »

« Alors vous avez un aperçu. » Andrew sourit.

Andrew faisait allusion au pouvoir extraordinaire du cerveau d’intercéder en notre nom. En une fraction de seconde, il peut fermer notre conscience, notre «cerveau avant» et s’appuyer sur les voies du «cerveau arrière». D’une manière particulière, je faisais face, dans des circonstances bizarres, à une autre dimension de l’appréciation de mon grand-père pour la neurologie, que la véritable puissance du cerveau n’est pas notre côté exécutif, le cortex, mais le système limbique du cerveau arrière. Depuis ce jour, Andrew est devenu un personnage important dans ma détermination à mettre en lumière les batailles que mon grand-père fidèle a eues tout en essayant de diffuser les causes de la dépendance et comment réduire son emprise sur la société.

Au sein de ma famille, nous avons grandi en «sachant» que mon grand-père était athée. Au cours de mes recherches sur Hardy Tree, ce récit n’a pas semblé convaincant, en particulier lorsque j’ai réalisé que ses propres parents avaient été très spirituels, sinon religieux.

« Votre père était Quaker, n’est-ce pas? » Ai-je dit un jour à ma mère et à ma tante. Ma mère a gratté les couches d’un souvenir défaillant…. «Oh oui», se souvient-elle, «Un jour, juste avant une affaire mineure dans laquelle j’ai dû témoigner, il m’a appelé. « Chéri, » dit-il, « n’oublie pas que tu peux affirmer, tu sais? » « 

Je savais peu de choses sur le quakerisme, mais je savais que dans un tribunal, les quakers n’ont pas à jurer sur la Bible. Les Quakers sont également des réformateurs sociaux farouchement résolus, prônant des pratiques de bénéfice mutuel grâce à la coopération. Il était immédiatement clair que les principes Quaker; La simplicité, le pacifisme, l’intégrité, la communauté, l’égalité et la gérance – ÉPICES – avaient éclairé l’approche de mon grand-père en matière de doctorisation. Tout sur lui; sa politique, ses convictions et sa pratique médicale se sont soudainement alignées et tout s’est mis en place. Et Hardy Tree a commencé à fleurir.
J Warwick Sweeney’s Hardy Tree – A Doctor’s Bible est maintenant disponible (Bracketpress, 30 £), disponible directement sur bracketpress.co.uk

Pour aller plus loin

Documentation sur le traitement à l’apomorphine du Dr John Dent

Au secours, Docteur Burroughs ! par Victor BOCKRIS

Victor Bockris m’a envoyé durant l’automne 1990 cette interview de William Burroughs qu’il venait de réaliser, afin que je l’ajoute au « Temps des Naguals – Autour de Burroughs et Gysin » qui en était alors à son tout début. Je l’ai publiée sur Mediapart en complément du texte « Monsieur B: les pronoms – Enquête sur «des voix dans la tête » retranscrite pour Burroughs en 1982.

Victor Bockris nous fait découvrir un Burroughs tel qu’en lui-même, passionné par l’hypothèse de l’existence objective d’entités cherchant à établir le contact avec les humains. S’en suit un échange échevelé au cours duquel Victor verbalise ses angoisses existentielles sur la question, réconforté par le « Dr Burroughs » qui lui donne des conseils avisés tirés de sa propre expérience et qui clôture l’interview par un entretien post mortem avec Jean Genet. Disruptif.

Mise en garde :

La lecture de ce texte est fortement déconseillée aux lecteurs dépourvus d’humour et inaccessibles au second degré.

Au secours, Docteur Burroughs !  LA DERNIÈRE INTERVIEW QUE JE FERAI JAMAIS par Victor BOCKRIS

Traduction: Isabelle Aubert-Baudron

Victor Bockris et William Burroughs – Lawrence – Septembre 1990

Victor Bockris : T’est-il déjà arrivé, au cours de ton existence, de te comporter comme ce que l’on pourrait appeler quelqu’un de peureux ?

William Burroughs : (Assis très droit, fixant la table d’un regard dur, presque irrité) TU ES FOU!?

V. B : Ma foi, non, je ne te vois pas comme quelqu’un de peureux du tout.

W.B. : Je vis comme la plupart des gens dans un état d’affolement permanent. C’est le cas de la plupart des gens qui ont un tant soi peu de bon sens. Ils ne s’en rendent peut-être pas compte mais c’est ainsi. Nous sommes virtuellement menacés à chaque seconde. Cette décennie n’est pas drôle du tout, cette décennie est absolument sinistre. Sinistre et détestable.

(Nous sommes assis autour de la table dans la salle de séjour de la maison de William Burroughs à Lawrence dans le Kansas, James Grauerholz, Bill Rich et moi. Des chats sont installés sur nos genoux ou se prélassent sur le sol. La veille nous sommes revenus de Los Angeles où nous étions allés au vernissage d’une exposition de Burroughs à la galerie Earl Mac Grath. Juste avant que je rentre à mon hôtel la nuit précédente, William m’avait mis deux livres entre les mains – « Quantrill and his Civil War Guerillas » de Carl W. Brethan et « Majestic », un roman de Whitley Streiber. En 1989, Burroughs avait rendu visite à Streiber dans le but d’entrer en contact avec les étrangers dont ce dernier avait parlé dans « Communion et Transformation ».)

Victor Bockris : Comment as-tu fait la connaissance de Whitley Streiber ?

William Burroughs : Très simplement. Ses premiers livres m’avaient beaucoup intéressé et j’étais convaincu de l’authenticité de ce qu’il avançait, quelle qu’en soit la nature. J’avais l’impression qu’il ne s’agissait ni d’une escroquerie, ni d’un truquage. J’ai ensuite donné ses livres à lire à Bill, qui se trouve ici et qui se montre toujours très, très sceptique, et il a dit : « Après les avoir lus, je ne mets pas en seul mot en doute. » J’ai dit que j’étais certain qu’on se trouvait en présence d’un phénomène. Suite à cela, j’ai écrit une lettre à Whitley Streiber pour lui dire que je souhaiterais beaucoup entrer en contact avec lesdits visiteurs. Anne Streiber m’a alors répondu en disant : « Nous voulons nous assurer qu’il s’agit bien de vous. Nous recevons une foule de lettres complètement abracadabrantes. » Je lui ai donc envoyé une autre lettre en disant : « C’est bien de moi dont il s’agit » ; sur ce, elle a répondu : « Après en avoir discuté, nous serions heureux de vous inviter à venir dans notre chalet. » Nous nous sommes donc rendus là-bas pour un week-end. Et après m’être entretenu un certain nombre de fois avec Streiber au sujet de ses expériences, j’ai été absolument persuadé qu’il disait la vérité

V. B. : De quoi a-t-il l’air ?

W. B. : Eh bien, c’est un homme de taille moyenne, environ un mètre quatre-vingt-cinq, de corpulence moyenne. Il a ceci de bizarre que la partie de son visage qui va du front jusqu’en dessous du nez ressemble à un masque.

V. B. : Est-ce qu’il dégage de la sérénité ?

W. B. : Non, il n’a pas l’air serein du tout, sans pour autant être inquiétant. Au premier abord c’est un homme qui dégage une formidable énergie et qui est toujours occupé. Depuis que je suis allé le voir, il a écrit un livre entier, Billy, qui est sur le point d’être adapté à l’écran. Il travaille sans arrêt, il a toujours quelque chose à faire et il se promène dans sa propriété; c’est quelqu’un de très actif, tu vois, de très déterminé. Il apparaît comme un homme très accueillant et plein de bons sens. Je ne peux pas dire en ce qui me concerne que j’ai expérimenté quoi que ce soit. Et il m’a dit ceci : au moment où l’expérience se produit, c’est très précis, très physique, il ne s’agit pas de quelque chose de vague, pas comme une hallucination, ils sont bien ; maintenant moi, je n’ai rien vu de tel.

V. B. : (Écartant cette possibilité) : Dans ces conditions, tu n’avais aucune chance de voir quoi que ce soit.

W. B. : Comment ! Qu’est-ce que tu veux dire ?

V. B. : Tu étais un visiteur qui arrivait dans le coin en tant que journaliste. (L’interviewer, après avoir souffert trois jours sur la route dans le rôle du journaliste, commence à crier) TU FAISAIS PARTIE DE LA PRESSE!

James Grauerholz[1] : (conciliant) Voyons…

V. B. : TU REPRÉSENTAIS LA PRESSE ? ESPÈCE D’ENFOIRÉ ! TOUT LE TEMPS EN TRAIN DE PARLER DE LA PRESSE ! TU APPARTENAIS A LA PRESSE !

W. B. : (calmement) Je n’en faisais pas partie.

V. B. : (Sarcastique) Si, tu en faisais partie. Tu étais dans la position du journaliste et ces enfoirés ne voulaient même pas descendre te parler.

W. B. : (dignement) Je n’ai jamais été journaliste.

V. B. : Allons, voyons, tu parlais sans arrêt de la presse, la presse, cette putain de presse …

W. B. : Ça ne va pas, mon vieux !

V. B. : Évidemment que ça ne va pas !

J. G. : C’est insultant, ce que tu dis là, Victor. Tu as été injustement accusé de représenter la presse…

V. B. : Mais c’est intéressant, il y a de la pertinence dans ce que je dis…

W. B. : Non, non et non…

V. B. : Non, mais, William, excuse-moi…

J. G. : William était un chercheur, il regardait de trop près.

V. B. : Bien sûr !

J. G. : Quand on regarde de trop près, on ne peut rien trouver.

V. B.: Non, j’imagine que c’est en tant qu’écrivain que tu es allé le voir, il te connaissait manifestement comme écrivain, dans ces conditions, il y avait à mon avis peu de chance pour qu’il se passe quoi que ce soit d’important.

J. G. : C’est comme s’ils regardaient, c’est comme s’ils étaient dans des soucoupes, c’est comme…

V. B. : Ouais, si l’on en croit effectivement le récit de Whitley Streiber, que je suis certainement tout disposé à accepter, d’accord, pourquoi diable se précipiteraient-ils quand un écrivain fait le déplacement pour venir passer deux jours ?

W. B. : Pour des tas de raisons. Il y avait des tas de raisons pour que…

V. B. : Qu’est-ce que tu entends par-là ? (De nouveau sarcastique) Écoute, tu crois vraiment qu’ils ont réalisé qui tu étais ?

W. B. : JE CROIS QUE JE SUIS L’UN DES ETRES LES PLUS IMPORTANTS DE CE PUTAIN DE MONDE…

V.B. : (Sursautant) Eh bien je suis d’accord avec toi…

W. B. : …et s’ils avaient un tant soit peu de bons sens, ils se seraient manifestés.

V. B. : Je suis d’accord…

W. B. : Alors c’est exactement ce que je suis en train de dire.

J. G. : En tous cas ils se sont effectivement manifestés à Streiber.

V. B. : C’est bien là le problème ! William Burroughs fait partie des gens les plus importants de ce putain de monde et quand il est allé là-bas pour les rencontrer, ils ne se sont pas manifestés, alors, sérieusement, je dis « Hé ! » Si une personnalité X arrive en disant très clairement « Je viens ici pour entrer en contact » et que le contact ne se fait pas – demandons-nous ce que cela veut dire… !

J. G. : Je pense que cela veut dire que le swami avait mal à la tête.

V. B. : Non, je ne pense pas que ça veuille dire ça.

W. B. : Eh ! attends un peu…

V. B. : C’est une connerie, mon vieux, c’est une réponse de merde…

W. B. : … attends un peu, pas si vite, ne sois pas si stupide ni si désagréable. Cela peut vouloir dire un tas de choses. Cela peut vouloir dire qu’ils n’ont pas jugé bon de venir me chercher à ce moment-là. Cela peut vouloir dire qu’ils auraient remis le contact à une date ultérieure ou cela peut vouloir dire qu’ils me considèrent comme un ennemi.

V. B. : (Avec dévotion) Je ne vois pas comment ils le pourraient.

W. B. : Eh bien, pourquoi pas ? Nous ne savons pas qui ils sont… Je te dis… Ecoute, nous n’avons aucun moyen de connaître leurs véritables intentions. Ils peuvent trouver mon intervention hostile à leurs objectifs. Et il se peut que leurs objectifs ne soient pas amicaux du tout. Exactement comme quand les grands dieux blancs ont débarqué chez les Indiens en Amérique Centrale et c’étaient les Espagnols. Les Indiens ont dit : « Les voilà » et les Espagnols leur ont coupé les mains. Ouais, alors tu ne connais pas leurs intentions.

V. B. : J’aurais pensé que les intentions de William étaient tout à fait claires si bien que j’aurais pensé que tout étranger venant visiter la planète aurait accueilli la démarche de William avec un esprit ouvert.

W. B. : Pas nécessairement. Tu pars du principe qu’ils raisonnent comme nous, comme moi. Nous ne savons absolument pas comment ils raisonnent, ni sur quels critères ils évaluent, ni ce qu’ils veulent ! Nous n’avons pas de clef. L’un d’eux a dit : « Nous sommes des âmes recyclées. » Donc nous procédons sans information…

V. B. : Non, écoute, mon vieux, tu n’as pas à me convaincre, je suis complètement…

W. B. : (Tranquillement) D’accord…

V. B. : (Élevant la voix) MAIS !

W. B. : (S’exprimant lentement et clairement, d’une voix calme, patiente mais ferme, comme un docteur) Calme-toi, mon vieux, calme-toi. Tu t’excite beaucoup trop, tu es beaucoup trop catégorique et je pense que tu devrais tout simplement te détendre et prendre les choses très, très calmement parce que tu es manifestement – sais-tu – très impressionné et bouleversé par toute cette affaire. Alors maintenant on se calme et on parle tranquillement, tu deviens…

V. B. : Je suis tracassé par toute cette histoire parce que j’éprouve la sensation très forte d’être envahi.

W. B. : Qui ne l’éprouve pas ! Tu n’es pas plus envahi que nous tous. Quand je me plonge jusqu’à un certain point dans mon psychisme, je me heurte à une force très très hostile, très puissante. C’est aussi net que si je rencontrais quelqu’un qui m’attaquait dans un bar. (Nous gardons généralement nos distances) mais je ne pense pas que je gagne ou que je perde nécessairement la partie.

V. B. : Je souffre d’une forte sensation d’envahissement. Je l’ai combattue…

J. G. : Eh bien, tu es avec le docteur…

W. B. : C’est pour ça que je t’ai dit de te calmer parce que je vois bien que tout cela te préoccupe. Maintenant, écoute, (murmurant) calme-toi tout simplement. Raconte-moi tout. (Haussant les épaules) Je suis le vieux docteur. Après tout j’ai été… écoute, mon chou, j’affronte ça depuis tant d’années et je sais que cette invasion se produit. Écoute, à partir du moment où tu approches quelque chose d’important, tu ressens cette invasion et c’est comme ça que tu reconnais que là il se passe quelque chose. Moi-même il m’est arrivé de me sentir comme un jeune chien forcé de faire des choses qui allaient m’attirer des ennuis ou des humiliations. Je ne dominais pas la situation. D’ailleurs dans le dernier rêve que j’ai fait, je voyais mon corps sorti de la pièce en marchant (ça se passait à Chicago) j’étais accablé sous le poids d’une mission implacable et je me suis retrouvé au plafond en train de me dissoudre, réduit à une impuissance totale. C’est l’ultime horreur de la possession. Cela se produit sans arrêt.

Ce que tu dois faire, c’est analyser ce qui se passe, te confronter à la possession. Ceci dit, tu ne peux le faire que si tu as effacé les mots. N’essaie pas de discuter, de dire « Oh, je… c’est injuste ! bla bla bla ». Confronte-toi à l’invasion. Si tu contrôles solidement la situation, cela va…

J. G. : Tu dois l’accepter, lui permettre de te défier de manière à pouvoir refuser son défi. Tu dois l’admettre. Tant que tu te débats, que tu tentes de t’y soustraire, tu ne t’y confrontes jamais.

W. B. : Ce que l’entité qui t’envahit cherche à éviter par-dessus tout c’est de se confronter directement à toi parce que cela met fin à l’invasion. Mais l’invasion est la base de la peur, il n’y a rien de plus effrayant que l’invasion.

Maintenant regarde, tu vois, tu as par exemple un Ange Gardien qui te dit ce que tu dois faire ou ne pas faire : « Ne vas pas là, ne fais pas ça. » Il n’y a rien de pire qu’un anti-ange gardien qui se trouve à l’intérieur de toi, qui t’incite à faire ce qu’il y a de pire et qui t’entraîne dans les situations les plus catastrophiques.

V. B. : Le seul moyen que je connaisse pour le repousser, c’est de dire « Non, non, non ».

W. B. : Non, c’est… « Non, non, non », ça ne marche pas. Tu dois le laisser s’insinuer en toi. C’est difficile, c’est difficile, mais je vais te dire une chose, tu prends du recul et tu le laisses t’envahir, s’introduire en toi, au lieu de tenter de t’y opposer, ce qui n’est pas possible. C’est à chacun de trouver le moyen de gérer la situation. Si tu en es capable, et très peu de gens le sont. Et tu as, bon, c’est là toute la position des libéraux : Eh bien ils sont possédés, mais leur intellect ne l’est pas si bien qu’ils sont en mesure de résister à quelque chose qui les possède de l’intérieur. Ils s’y opposent intellectuellement, tu vois, mais ils ne négocient pas avec de façon radicale, pourrait-on dire, aux niveaux psychologiques et en définitive, moléculaire. C’est pourquoi tu ne peux pas, comme je dis, t’opposer intellectuellement à quelque chose qui t’écrase émotionnellement parce que, rappelle-toi que la chaîne de commande ou la chaîne d’action monte à partir des intestins au cerveau postérieur pour s’achever dans le cerveau antérieur. Quand le cerveau antérieur essaie d’inverser cet ordre et commande au cerveau postérieur et aux viscères, ça ne marche pas tout simplement. Les gens disent : « Reprends-toi! » (riant), Eh bien ce n’est pas possible. Plus tu essaies de te reprendre, plus tu perds pied, c’est évident. Tu dois apprendre à laisser la chose t’investir. Je suis un homme du monde, je comprends ce genre de chose. Elles nous arrivent à tous. Tout ce que tu as à faire, c’est de chercher à comprendre ce qui se passe et à l’évaluer pour ce que c’est, c’est tout. Alors ne pense pas que tu sois le seul dans ton cas parce que ce n’est pas vrai. L’herbe est très utile pour affronter ça, elle permet de se détacher. C’est pourquoi elle est si sévèrement réprimée. J’ai appris qu’il y avait une ville en Géorgie (U.S.A.) où quelques personnes donnaient des séances de yoga et ils les ont arrêtées. Ils ont dit « Eh bien, si vous relaxez votre esprit comme ils le disent, vous pouvez être sûrs que le diable va s’en emparer. » Il ne leur est pas venu à l’esprit que le Seigneur mon Dieu pourrait venir. Oh non, « C’est le diable qui rentre ! » Tu relaxes ton esprit une minute et voilà le diable qui arrive ! (S’adressant à un de ses chats qui vient juste de rentrer en batifolant dans la pièce): « Alors comment es-tu entré, toi, petit diable… C’est Spooner. »

L’emprise de la droite s’est terriblement accentuée dans ce pays. Bien sûr ils n’avancent pas dans les rues, mais ils avancent. Et ils ont volé la progression des, hum, libéraux ou quel que soit le nom qu’on leur donne. Je déteste ce mot de « libéraux ». C’est tellement imprécis. Je pense simplement que ce sont, ma foi, des Johnsons[2] – des gens raisonnables qui ont le sens de la modération, qui font preuve de discernement et ne sombrent pas dans des états de fureur hystérique entrecoupées d’autojustifications arrogantes et hypocrites.

V. B. : D’après toi, y a-t-il eu des moments dans ta vie où tu as pu faire certaines choses qui ont bouleversé ton organisme et qui t’ont amené à te regarder sous un jour différent au point de développer ta créativité ?

W. B. : Oui, bien sûr. Je crois que c’est, si j’ose dire, un phénomène très répandu chez tous les gens créatifs. Cela se produit à la suite d’une série de chocs au cours desquels on est obligé de se confronter à soi-même. C’est comme ça, c’est tout. Tout ce qui est à l’extérieur est à l’intérieur et inversement, mais tu actualises ces aspects de toi-même à travers la peinture, l’écriture, le cinéma ou tout ce que tu veux, c’est le résultat d’une série de chocs où tu te rends compte que tu es en train de faire quelque chose d’absolument abominable.

V. B. : Mais on ne passe pas sa vie à faire des choses abominables.

W. B. : Mais si, on en fait tout le temps. Tout le monde en fait tout le temps. Rien qu’au niveau de tes pensées, à travers des tas de choses. Tu n’as pas besoin de massacrer des millions de gens ou de lâcher des gaz innervants, mais combien de gens à la place de Saddam en auraient fait autant et même bien pire ? S’ils en avaient eu la possibilité. Bon, effectivement, où qu’ils soient, ces gens font le pire dont ils sont capables à leur petit niveau partout, et ça arrive quand quelqu’un… eh bien quand les gens ne critiquent pas leur façon de se comporter parce qu’ils sont complètement possédés par ces sentiments de haine, comprends-tu… mais quand on réalise qu’on est en train de se conduire comme eux, alors on est obligé de s’examiner dans tous les détails et un tel examen et une telle prise de conscience font partie intégrante de tout le processus créatif.

V. B. : Est-ce que la peur fait partie intégrante du processus ?

W. B. : Bien sûr, elle fait complètement partie du processus parce que la possession est la forme la plus extrême de la peur. Quand tu te sens obsédé par l’idée de faire quelque chose qui t’inspire de l’horreur ou de la répulsion ou le dégoût le plus total, c’est ça, la peur fondamentale. En fait cela revient à une question de courage.

V. B. : Le courage d’être toi-même, de faire ce que tu es en train de faire ?

W. B. : Oui, le courage de les rejeter.

V. B. : Est-ce que c’est un combat spirituel conscient contre la possession ?

W. B. : Ciel, non ! Ta partie consciente est une arme insignifiante. Tu dois mettre en œuvre toutes les forces dont tu disposes, non pas seulement ici (la tête), mais dans tout ton organisme.  Considère celui-ci en fonction de tout son potentiel psychique. D’après les Egyptiens, nous avons quatorze âmes.

(Depuis que William a déménagé dans le Kansas, l’un des changements les plus significatifs qui s’est opéré dans sa vie a consisté dans les relations qu’il a instaurées avec un certain nombre de chats. Ces dernières années, il a eu jusqu’à cinq chats en même temps vivant avec lui en permanence.)

V. B. : Penses-tu avoir beaucoup appris au contact de tes chats ?

W. B. : Oh, Ciel ! J’ai énormément appris. J’ai appris la compassion, j’ai appris toutes sortes de choses avec eux, parce que les chats te renvoient véritablement ton image. Je me souviens d’un jour, j’étais dehors près de la maison en pierre et Ruskie a comme qui dirait attaqué l’un des chatons. Je lui ai donné une petite tape et là, il a disparu. Cela lui avait fait une peine énorme. Et je savais où il était passé. Je suis sorti dans la grange et je l’ai ramené. Juste une petite tape de rien. C’est son humain, son humain l’a trahi, l’a frappé, ouais ! Oh ! Ciel, oui, je ne pourrais pas te dire tout ce que mes chats m’ont apporté. Ils rejaillissent sur toi très profondément. Ils ont simplement éveillé en moi toute une zone de compassion, tu ne peux pas savoir à quel point c’était important. Je me rappelle qu’une fois j’étais couché dans mon lit et je pleurais toutes les larmes de mon corps à la pensée que mes chats pourraient mourir dans une catastrophe nucléaire. J’imaginais que des gens arrivaient en voiture en disant « Tuez vos chiens et vos chats » et là, tu sais, j’en ai littéralement pleuré de chagrin pendant des heures. Oh mon Dieu, et puis cette impression constante qu’il pourrait y avoir une certaine relation entre mes chats et moi, une relation particulière à côté de laquelle j’aurais pu passer… Oui, oui, par exemple ! J’ai abordé ce sujet dans The Cat Inside. C’était une sensation tellement intense que je n’arrivais pas à l’écrire. Je ne pouvais pas l’écrire. Si j’ai appris en compagnie de mes chats, mon Dieu, oh mon Dieu ! Tu sais, les gens me voient comme quelqu’un de glacial – une femme a même écrit que j’étais incapable de tolérer le moindre sentiment. Mon Dieu. J’éprouve des émotions d’une telle intensité qu’elles me sont parfois insupportables. Oh ! Mon Dieu. Alors ils me demandent « Ça ne vous arrive jamais de pleurer ? » Je dis « Bon Sang, cela a dû m’arriver il y a deux jours. » Je suis très sujet à ces violentes crises de larmes, pour d’excellentes raisons. Oui.

(Jean Genet était l’un des rares écrivains contemporains avec lesquels Burroughs s’est senti des affinités.)

V. B. : Depuis notre dernière rencontre, Jean Genet est mort. As-tu des souvenirs à évoquer ou des choses à dire à son sujet ? Savais-tu par exemple que pendant les six dernières années de sa vie, Genet a écrit un livre super, Un Captif Amoureux ? Il passait son temps en compagnie de jeunes soldats en Syrie et en Jordanie.

W. B. : Non, je n’en savais rien, c’est fascinant. Tu vois, la dernière fois que je l’ai vu, c’était bien sûr à Chicago en 1968, mais Brion (Gysin) l’a rencontré par la suite quand il était à Tanger et ils ont pu vraiment entrer en relation, mais je ne sais rien de son amour pour les soldats syriens, raconte, raconte…

V. B. : Je t’enverrai le livre. C’est une méditation admirable sur l’engagement du jeune soldat. Sa mère, dans un geste d’amour, lui tend un verre de lait au moment où il s’en va…

W. B. : Comme j’admire cet homme capable de conserver un intérêt presque adolescent, c’est vraiment super…

(William se lève et quitte la pièce. Quelques minutes plus tard, il revient, rayonnant, et traverse la pièce en glissant.)

Je viens d’avoir une sensation extraordinaire en arrivant dans les toilettes pour pisser, la sensation que Genet revenait. Genet, Genet, Genet. Oh, mon Dieu – c’était phénoménal !

V. B. : Il était là, dans la pièce même ?

W. B. : Non, en moi-même. Il ne se promenait pas autour, il était en moi. Genet, Genet, Genet, OH !

J. G. : Je nais. Genet veut dire « Je nais » en français.

W. B. : Oui, c’est vrai, mais son esprit était présent, je l’ai senti avec une telle force ! Wow !

J. G. : William, si Genet est entré en toi ce soir, pouvons-nous l’interviewer, juste lui poser quelques questions ?

W. B. : (solennel) Oui, bien sûr. Vas-y.

J. G. : Monsieur Genet, quel est le sens de cette phrase : « Il y avait moi et il y avait la langue française. J’ai coulé l’un dans l’autre et… » ?

W.B. (en tant que Genet) : « C’est fini (en français dans le texte). C’était là tout ce que je pouvais faire. J’ai pu me prendre et m’introduire dans la langue française. C’était la seule langue que j’étais en mesure de posséder, de même que je ne pouvais qu’être un voleur français. Et une fois que j’ai eu réalisé cela, j’avais accompli tout ce dont j’étais capable. (Revenant en lui-même) Il est mort dans un hôtel. Il a toujours vécu dans une sorte d’anonymat…

V.B. : Est-ce que tu as une bonne mémoire ?

W.B. : Oui, j’ai presque une mémoire photographique.

V.B. : Même en te replongeant cinquante ans en arrière, tu as des images précises d’événements particuliers ?

W.B. : Attends un moment, ce n’est pas tout à fait exact. Il y a des circonstances dont je me souviens très bien et d’autres dont je ne garde aucun souvenir. Ma mémoire des faits remontant à quelques années en arrière est bien meilleure que ma mémoire des faits récents. Je me souviens de mon premier souvenir conscient. Je descendais les escaliers et il y avait un miroir, j’avais trois ans, et j’ai dit au miroir : « Trois, trois. » Il y avait entre autre, je ne sais pas si cela s’est passé avant ou après, je buvais de l’antésite dans l’arrière-cour et il faisait très chaud. Je me souviens du goût de l’antésite. Je revois encore la bouteille…

J.G. : Alors si aujourd’hui je t’apportais une bouteille d’antésite, tu pourrais, comme Proust, te sentir transporté dans le passé.

W.B. : J’en doute, non, c’était juste… ce ne serait pas la même antésite.

(Les yeux fermés, le visage serein, William semble regarder un objet très éloigné et mal éclairé. Chantonnant.) Antésite, antésite, antésite, antésite. Oui… (Silence).

___________________________

[1] James Grauerholz : secrétaire de William Burroughs.

[2]. « Johnson » : « Un Johnson respecte ses engagements. C’est un homme de parole et on peut faire affaire avec lui. Un Johnson s’occupe de ses propres affaires. Ce n’est pas un pharisien ni un fauteur de troubles. Un Johnson donnera un coup de main quand on a besoin d’aide. Il ne restera pas planté quand quelqu’un se noie ou est bloqué dans une voiture en feu. » W. Burroughs ,  Parages des Voies Mortes, Christian Bourgois éd. (NdT).

Francine Delaigle: Photos d’En ces lieux… des livres 2019

Merci à Francine Delaigle pour l’envoi de ces photos, qui rendent bien
l’atmosphère estivale et paisible de cette journée.

Comme lors de ma participation aux festivals d’années précédentes, la dreamachine (machine à rêver) était présente le dimanche 28. Pour plus de documentation, voir  La machine à rêver à En ces lieux des livres 2019.

Dieudonné ZÉLÉ

Jean-Pierre FREDAIGUE

Roland GAILLON

Pascal GIRAULT

Olivier BROCHET  

Isabelle AUBERT-BAUDRON

Warwick Sweeney: Hardy Tree

This is an extremely interesting book by Warwick Sweeney, with a foreword by Pr Andrew Lees, on Dr Dent’s treatment of apomorphine, on William Burroughs, and on the evolution of the medical area since the fifties in the domain of drugs and the changes of the nature of relation towards patients in the economical context. Hence, the lightening it brings on those latest decades allows a better understanding of the present goals, very useful to health workers and to potential or actual patients as well.

The edition itself by Bracket Press is very good quality, containing many black and white and color illustrations and original documents, for a cheap price compared to the result.

Isabelle Aubert-Baudron

http://www.bracketpress.co.uk/

HARDY TREE – A Doctor’s Bible
by J. Warwick Sweeney

The current rises in anxiety, depression, mental ill-health and addiction are out of control. In the middle of the 20th century, John Yerbury Dent, a pioneering London doctor from the ‘do no harm’ tradition, campaigned for a deeper understanding of these ailments, better treatments and policies. Few listened.

Hardy Tree is a biographical novel written by Dent’s grandson, J Warwick Sweeney, and plots the life of Dent using the doctor’s own writings; his unpublished memoirs and correspondence.

Towards the end of Dent’s life an anonymous and unfulfilled literary genius suffering from heroin addiction came to London. Knocking at death’s door he was sent to knock on Dent’s. His name: William Seward Burroughs.

Hardy Tree is the previously untold story of Burroughs’ rebirth and the crucial part played by his doctor’s compassion, and the lost art of healing. An inspirational and timely story.

Production details: 215mm x 153mm, 448 pages, litho printed on Munken Premium Cream 90gsm, illustrated (colour + b/w), black endpapers, sewn-section binding with fully blocked cover and printed dust jacket. Limited edition of 500 hand-numbered copies. Weight: 1kg approx.
ISBN 978-1-9996740-3-8. Publishing date: 23 August 2019.
RRP: £30.00 + P&P

This book is only available to pre-order from www.bracketpress.co.uk
at special pre-order price: £23 + P&P.

La machine à rêver à En ces lieux… des livres 2019

Comme lors de ma participation aux festivals d’années précédentes, la dreamachine (machine à rêver) était présente le dimanche 28. Ci-dessous avec Henri Boileau, le 28 août 2019. Pour plus de documentation, voir les documents de recherche effectués par le réseau Interzone, les pages d’Interzone Editions et le livre « Le Temps des Naguals – Autour de Burroughs et Gysin« , en version imprimée ou en pdf.

Voir également les recherches récentes sur l’utilisation des ondes cérébrales dans les articles suivants parus dans des revues scientifiques:

How flashing lights and pink noise might banish Alzheimer’s, improve memory and more (Nature, 18 février 2018) Traduction google approximative: « Comment les lumières clignotantes et le bruit rose pourraient-ils bannir la maladie d’Alzheimer, améliorer la mémoire, etc.

Scientists ‘Clear’ Alzheimer’s Plaque From Mice Using Only Light And Sound (Science alert, 15 mars 2019) « Des scientifiques nettoient la plaque d’Alzheimer chez des souris seulement avec des lumières et des sons » Traduction google approximative

Isabelle AUBERT-BAUDRON, le 28 juillet 2019.  Photo Francine DELAIGLE

Ci-dessous avec Henri Boileau

En ces lieux des livres 2014

En ces lieux des livres 2012: La Nouvelle République, 31 juillet.