Bobards sur fond de guerre cognitive : quand les Romains prennent les Gaulois pour des Ménapiens

par Isabelle BAUDRON-AUBERT

Je suis tombée ces jours-ci sur plusieurs sites web, anglais et français, mettant en ligne un certain « rapport COMETA », attribué à l’IHEDN , Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, concernant l’existence de prétendus OVNIS et les implications censées en découler au niveau de la défense. Ce rapport est bien entendu un monceau de balivernes, émanant de charlatans sans rapport avec l’institut cité, et ne présente, à première vue, aucun intérêt.

Toutefois, il en prend un à un autre niveau, à la lumière d’un article publié le 9 juillet 2002 par l’agence Categorynet sur une conférence donnée par le professeur Rainaudi à l’IIHEDN sur le thème d’un de ses ouvrages : « La Guerre cognitive, l’arme de la connaissance. » (voir l’article ci-dessous), guerre qui, elle, est bien réelle. Dans ce contexte, ledit « rapport COMETA » apparaît alors comme une intox destinée à décrédibiliser nos militaires, et à déclencher des crises d’angoisses dans les chaumières gauloises. Je suppose que son auteur tire ses sources d’information sur les Francais de la « Guerre des Gaules », et qu’il croit dur comme fer que nous avons toujours peur que le ciel nous tombe sur la tête.

Autres bobards du même accabit lu dans des sites de même source : les ondes alpha présentées comme une arme pour provoquer des crises d’angoisse à distance (et moi de rire à grandes enjambées : pour les ondes alpha, voir http://www.inter-zone.org/dm.html ), et les médiums influençant nos hommes politiques par télépathie (encore un qui a lu le Taxidermiste en fumant de la moquette pourrie soldée chez Woolworth.)

En conclusion, il y a bien une guerre cognitive, toutefois les armes utilisées ne sont pas celles, fictives, décrites par ces guerriers cognitiveurs d’outre atlantique, qui n’existent que dans leur imagination, mais les supposés effets de ces intox sur nos esprits. En d’autres termes, ces gars-là nous prennent pour de Ménapiens. Mais nous ne sommes pas obligés de nous comporter comme tels, par Toutatis !

A suivre …

Categorynet :

9/07/2002 | guerre cognitive et USA

GUERRE COGNITIVE ET ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE :

Les nouvelles formes de la guerre

C’est à l’invitation de l’association régionale « Var-Corse » de l’IHEDN que le professeur Rainaudi a présenté les grandes lignes d’une étude qui vient de paraître chez Lavauzelle : La Guerre cognitive, l’arme de la connaissance.

La Guerre cognitive, appelée information warfare aux États-Unis, est une méthode de combat qui associe Guerre psychologique et Guerre radio-électronique, avons-nous appris lors de la conférence qui s’est tenue à Toulon. L’exposé a présenté l’intérêt et la puissance de cette forme de combat : manipuler un adversaire pour qu’il cause lui-même sa perte.

Claude Rainaudi, professeur associé à l’université de Nice et professeur à l’École de Guerre économique, a montré l’avance des militaires étasuniens en matière de Guerre cognitive, avance liée, d’après lui, à deux facteurs : le budget militaire de ce pays (près de 40 % de la totalité des budgets militaires mondiaux) et son intérêt pour la Guerre psychologique (un milliard de dollars investis annuellement dans la recherche en Guerre psychologique dès les années 50). Nous avons découvert des documents officiels relatifs à l’emploi de la Guerre cognitive pour la défense des intérêts économiques, culturels et idéologiques des USA. D’autres documents montent que même les alliés sont considérés comme des cibles de la Guerre cognitive. De quoi donner à réfléchir, surtout lorsque le conférencier évoque un système d’influence psychologique comparable, par son importance, au système « échelon », récemment mis en cause par le Parlement européen. On attribue à ce système d’espionnage radio-électronique anglo-saxon la perte de plusieurs marchés par les entreprises françaises.

De nombreuses personnalités étaient présentes, dont le général Guérin, président de l’association régionale IHEDN « Var-Corse », le contre-amiral Faugères, vice-président pour le Var et Madame Pelliccini-Poncet, vice-présidente pour la Corse.

Auteur : Chantal Pelliccini-Poncet