La démarche scientifique en sémantique générale

 A l’heure où la démarche scientifique suscite de nombreux articles, voici un texte contenant des extraits  d’ouvrages de sémantique générale qui permettent de comprendre les différentes étapes de cette démarche et de prendre conscience de certains pièges du langage, et qui donnent des indications sur l’état d’esprit et le comportement à adopter pour l’appliquer.

La démarche scientifique en sémantique générale

 © Isabelle AUBERT-BAUDRON, septembre 2021

En ligne à https://www.interzoneeditions.net/La_d%C3%A9marche_scientifique.pdf

 
I. Une confusion sur le sens des termes « sémantique générale »  p.1
II. Liens entre la sémantique générale de Korzybski et la démarche scientifique  p.4
III. Confusion entre observation et inférence: le test d’inférence non critique  p.8
IV. Chapitre XIII du résumé de l’Introduction à la sémantique générale de Korzybski (H.
Bulla de Villaret) p.14

Sur le même sujet: 

Modèles, semi-modèles, pseudo-modèles https://www.semantiquegenerale.net/Modeles_semi-modeles_pseudo-modeles.pdf 

De la manipulation des symboles: les « valeurs », « évaluation » et « identité » http://www.interzoneeditions.net/Delamanipulationdessymboles.pdf

Science and Sanity: Sémantique de la théorie d’Einstein

Dans la série « oldies but goldies » je viens de retrouver une traduction oubliée des pages 648 à 652 du chapitre XXXVI de Science and Sanity, «Sémantique de la théorie d’Einstein», que j’avais réalisée dans les années quatre-vingt, à l’époque de la machine à écrire. Les termes surlignés sont en italique dans le livre d’origine.

Je l’ai scannée et mise en ligne en pdf à https://www.semantiquegenerale.net/semantique_Einstein.pdf

Isabelle Aubert-Baudron

Cours de sémantique générale en ligne

Suite à plusieurs demandes, j’ai actualisé la formule d’enseignement en ligne:

https://www.semantiquegenerale.net/cours-de-semantique-generale/

J’ai agrémenté  la page d’une petite vidéo: Signaux dans la Nuit, d’après un collage de Jean-Louis Baudron,, à voir de préférence sur plein écran, avec le son.

 

Les différentes étapes de l’évolution de l’Occident: Aristote, Descartes, Korzybski, trois visions de l’homme et du monde (2020)

Aristote, Descartes et Korzybski chez Dali collage © Jean-Louis Baudron

Cet article est mis à jour en pdf, avec une présentation moins austère qu’auparavant, à la page https://www.interzoneeditions.net/ADK.pdf

Une version précédente est disponible en anglais : The different steps of evolution of the West : Aristotle, Descartes, Korzybski, three visions of mankind and of the world

À lire d’urgence pour remettre les pendules à l’heure !

Résumé de l’Introduction à la Sémantique Générale de Korzybski

Une version améliorée (2020) de ce résumé, d’après le livre d’Hélène Bulla de Villaret, est en ligne en pdf à https://www.interzoneeditions.net/IntroSGfr.pdf

La page en ligne à http://semantiquegenerale.free.fr/Articles/IntroSGfr.htm ainsi que les versions ultérieures sont obsolètes.

Si vous n’êtes pas familier avec la sémantique générale et qu’à première vue elle vous paraît trop abstraite ou  peu intelligible, les pages 30 à 36 de ce résumé, accessible avec les liens de la table des matières, vous permettront d’en comprendre rapidement l’utilité. 🙂

Aux origines de l’antisémitisme

© Isabelle AUBERT-BAUDRON, 18 avril 2019 – Première version 6 mars 2019

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Saint Louis et les Juifs

Face à l’augmentation récente des actes antisémites, il convient de se référer à l’historique de ces actes dans notre pays. Le port de l’étoile jaune est généralement associé à Hitler et à la seconde guerre mondiale, mais il a été institué en France par Louis IX (saint Louis, 1214-1270). Avant lui, son père Louis VIII leur avait interdit l’usure, son grand-père, Philippe II Auguste les avait expulsés et avait fait saisir leurs biens, ainsi que le fera après lui son petit-fils, Philippe le Bel (1268-1314).

Le mot « juif » n’a pas le même sens selon qu’il désigne une religion, le judaïsme, ou une origine ethnique : les descendants du peuple juif qu’Hitler voudra éliminer au XXème siècle.

A l’origine, les persécutions des juifs reposaient sur des arguments religieux et visaient donc le judaïsme : peuple déicide pour les catholiques qui identifient Jésus Christ à Dieu, peuple hérétique pour les catholiques et les musulmans considérant leur seule religion comme « vraie » et qualifiant les autres d’hérétiques, puis des arguments financiers, relativement à l’argent qu’ils prêtaient avec intérêt, ainsi que des rumeurs basées sur des accusations sans fondement d’infanticides et autres horreurs destinées à les faire passer pour l’incarnation du mal absolu, sans qu’ils aient nui effectivement en quoi que ce soit à leurs accusateurs.

Ces arguments émanaient en grande partie, en France, du roi et de l’Eglise, laquelle a persécuté ensuite les juifs pendant des siècles à travers l’inquisition. Ces persécutions étaient donc officielles et institutionnalisées, et les autorités qui les pratiquaient les utilisaient généralement pour dépouiller les juifs, les expulser, leur infliger des traitements indignes ou les tuer, ceci non pas en fonction de crimes effectifs et démontrables qu’ils auraient commis, mais d’actes imaginaires et d’intentions qu’on leur prêtait.

De nos jours, les arguments religieux n’ont plus lieu d’être dans un pays laïc: aucun commissariat ni aucun tribunal n’acceptera de considérer sérieusement une plainte pour « déicide » ou pour « hérésie ». Quant aux arguments économiques et financiers, interdire le prêt avec intérêt que pratiquent aujourd’hui toutes les nations et l’ensemble du système bancaire aurait pour effet de déstabiliser le monde financier et économique.

En revanche, il existe des législations en matière de justice financière auxquelles sont soumis tous les citoyens et toutes les entreprises, sociétés, établissements financiers, etc. : tout citoyen qui s’estime lésé par quiconque peut alors déposer plainte. Si monsieur Untel commet une escroquerie, quelle que soit son origine ou sa religion, il risque de se retrouver au tribunal.

Pour ce qui est des juifs, ils peuvent de nos jours accéder à tous les métiers et professions, comme tout un chacun, de même que tout un chacun peut aujourd’hui choisir de travailler dans le monde de la finance.

En conséquence, les raisons évoquées pour justifier ces persécutions dans le passé n’ont plus lieu d’être de nos jours. Les interdits sur lesquelles elles reposaient alors n’ont plus cours, ils reposaient sur la notion de crime sans victime et sont de ce fait aujourd’hui dépourvus de légitimité dans un Etat de droit.

Les arguments actuels

Au XXème siècle, les juifs ont été persécutés officiellement en France, par le truchement de l’administration, au nom d’arguments ethniques, par le régime de Vichy, sous la collaboration avec l’Allemagne nazie qui avait planifié et organisé leur élimination, ainsi que celle des gitans, des malades mentaux, des homosexuels, des résistants, des communistes, ceci jusqu’à la Libération.

Émanant pour la plupart de groupes idéologiques d’extrême droite, les arguments antisémites actuels reposent sur des accusations de vouloir contrôler le monde de la finance et asservir les autres pays. Autrement dit, sur une volonté de domination.

Cette thèse s’est répandue à partir du début du XXème siècle avec le Protocole des Sages de Sion, un faux publié d’abord en Russie, puis traduit en plusieurs langues et diffusé par les milieux antisémites, dans lequel les juifs et les francs-maçons étaient censés comploter pour conquérir le monde. Il fut utilisé par Hitler comme outil de propagande pour justifier l’élimination des juifs.

Ceci dit, si nous considérons les faits, Hitler les a accusés de ce qu’il planifiait de faire lui-même, et de ce qu’il a fait en déclenchant la seconde guerre mondiale : envahir d’autres pays et les asservir. Autrement dit, il a utilisé ce faux pour détourner l’attention des foules en désignant à leur vindicte un ennemi qui ne les menaçait pas, ceci afin de commettre lui-même les crimes dont il les accusait.

De nos jours, les mêmes arguments sont repris contre les juifs, mais aussi contre d’autres groupes désignés comme étant la source de problèmes dans lesquels ils n’ont strictement rien à voir: ainsi les migrants, accusés d’augmenter le chômage : en ce qui me concerne, pour ce que j’ai pu en constater pour avoir été au chômage un certain nombre de fois durant ma carrière professionnelle en dents de scie (infirmière), je sais parfaitement que les raisons de ces périodes d’activité hachées n’ont pas le moindre lien avec les migrants, mais avec des décisions et des structures économiques conçues pour créer ce chômage, par des gens que nous connaissons pour les avoir élus et qui font partie de notre paysage politique.

Le même procédé est encore utilisé médiatiquement pour stigmatiser et criminaliser les malades mentaux, faussement identifiés comme dangereux. Il est institutionnalisé par l’administration pour justifier des objectifs sécuritaires et, à travers eux, un détournement des crédits alloués à la psychiatrie, l’abandon des formations, des soignants, des patients et de leurs familles, sous l’influence de gestionnaires incapables de remplir les missions de soin qui leur incombent, et qui se révèlent plus dangereux et destructeurs au niveau de l’ensemble de la population que les « fous » incriminés. Plus largement, ce qui est en question ici est le processus de stigmatisation de catégories de gens, quels qu’en soit les prétextes, que cette discrimination vise leur religion, leur origine, leur sexe, leur sexualité, etc.

Pour ce qui, est des juifs, en matière d’escroqueries financières, ils n’ont pas non plus de rapport avec celles que je constate à mon propre niveau de la part de toutes les sociétés qui les pratiquent actuellement en s’introduisant d’autorité dans nos existences sans que nous soyons nécessairement informés de la leur, ni que nous les ayons sollicitées.

Qu’il y ait des gens qui complotent pour prendre le pouvoir, je suppose qu’il en existe dans tous les pays : la volonté de dominer les autres est inhérente à une structure de relation basée sur des rapports de domination-soumission, et elle me semble malheureusement la chose au monde la mieux partagée. A part quelques rares pays comme le Costa Rica qui n’a pas d’armée et utilise son argent en fonction des besoins du pays, dans l’éducation, l’environnement, etc., les autres rivalisent de chétiveté les uns envers les autres, même entre alliés théoriques, il n’y a pas de coups bas qu’ils ne se font pas!

Avec en toile de fond les mêmes préjugés, idées fausses, et procès d’intention basés…….. sur rien d’effectif, qui permettent de commettre envers l’autre les crimes dont on l’accuse, en les justifiant par des arguments moraliste, sur la base de critères de permis et d’interdits qui n’ont plus cours de nos jours.

Ces critères dépassés, et aujourd’hui illégitimes, sont sans rapport avec les actes des gens visés, autrement dit, ils reposent sur la notion de crime sans victime, qui permet de s’en prendre à des gens qui n’ont fait de tort à personne, afin de leur infliger ce dont on les accuse, notion dépourvue de légitimité depuis 1789.

Ainsi, les persécutions commises actuellement, causent, elles, des préjudices effectifs et démontrables aux gens qui les subissent. Elles sont générées par des comportements juridiquement condamnables, et qui sont effectivement condamnés quand ils sont jugés.

Celui qui est en cause ici n’est pas le persécuté, mais le persécuteur : les actes que commet ce dernier, ainsi que les raisons qu’il emploie pour les justifier n’engagent que lui, et non les gens auxquels il s’en prend en leur attribuant une culpabilité fictive, en les identifiant faussement à des images qui n’existe que dans son esprit.

Les méthodes de propagande

Ainsi, au-delà des comportements, ce qui est également en cause ici n’est pas seulement ce qui est décrit ci-dessus, mais également les méthodes de propagande basées sur le mensonge et la manipulation, sans lesquelles les gens qui commettent des crimes réels ne se sentiraient pas autorisés à les commettre et ces persécutions ne se matérialiseraient pas dans le monde réel.

Or nous constatons tous les jours de telles propagandes et manipulations. Ce qui est en question ici est la colonisation de notre espace mental. C’est pourquoi prétendre au niveau des mots « lutter contre l’antisémitisme » ou contre tout autre fléau similaire visant des catégories de boucs émissaires désignés, sans mettre de limite légale fermes à ceux qui utilisent de tels procédés qui auraient dû disparaître à la Libération, voire en les utilisant soi-même à d’autres niveaux, ne me parait ni sincère ni efficace.

L’ « antisémitisme » est un mot abstrait qui désigne des comportements inacceptables d’individus donnés, qui sont des gens réels, qui encouragent, justifient, et engendrent des conséquences nuisibles concrètes et démontrables. Plutôt que de lutter contre des abstractions, au moyen de « recommandations », au nom de « bonnes pratiques », de principes moraux érigées en valeurs absolues, en multipliant les réglementations pour sanctionner les individus qui y contreviennent, tout en refusant de considérer les faits et ce que vivent les gens concernés, il importe de mettre des limites légales fermes aux auteurs de ces comportements comme à ceux qui les encouragent et les diffusent, et, au-delà de l’antisémitisme, quelles que soient les catégories de gens discriminés, car les mécanismes utilisés sont les mêmes et aussi inacceptables les uns que les autres. Si, à l’ère d’internet, les comptes anonymes qui diffusent des appels à la haine, non pas tant sur la base des opinions personnelles des propriétaires de ces comptes, mais parce que ceux-ci sont payés pour les diffuser, peuvent être difficilement identifiables, en revanche les sociétés qui les emploient sont identifiables, ainsi que les gens qui investissent leurs intérêts dans ces entreprises de manipulation.

Et si la question était : qui n’est pas juif ?

En ce qui concerne les persécutions des juifs relatives à leur origine ethnique, elles sont dépourvues de légitimité en France de nos jours, tout comme les persécutions et discriminations visant quiconque sur la base de son origine, quelle qu’elle soit.

Pour ce qui est des différents sens du mot juif :

  • Il est possible d’adopter la religion juive sans descendre du peuple juif,
  • Il est possible de descendre du peuple juif sans adhérer au judaïsme,
  • Il est possible de se faire traiter de « sale juif » sans avoir le moindre lien avec la religion ou le peuple du même nom, sur la seule base de sa profession.

Si nous nous reportons à l’origine de la religion chrétienne et à ses principaux acteurs, il ressort de plusieurs sources qu’après la disparition de Jésus, les juifs furent persécutés en Israël même et que beaucoup s’expatrièrent. Ainsi, Marie de Magdala, sainte Marie-Madeleine, fut expédiée hors du pays en bateau, avant d’amerrir sur nos côtes méditerranéennes. Suite à quoi elle s’installa en France et y vécut jusqu’à sa mort.

Il est peu probable qu’en arrivant elle ait fait état de son origine et de son histoire, dans un pays dont la plupart des gens n’avaient jamais entendu parler de Jésus et à une époque où le christianisme n’existait pas encore en tant que religion constituée et reconnue officiellement, pas plus que les doctrines et dogmes successifs que l’Eglise adoptera dans les siècles suivants. De ce fait, Marie Madeleine a très probablement cherché à s’intégrer dans son pays d’accueil et à y mener une vive vivable.

Vu son âge, elle a également probablement fondé une famille, ainsi que les autres juifs arrivés en France avant elle, puis à son époque, puis après elle.

En conséquence, depuis le nombre de générations qui se sont succédées au fil des siècles, il est également très probable qu’une partie des citoyens actuels de ce pays soient leurs descendants, sans avoir la moindre connaissance ni conscience de leurs origines réelles.

Dans ce cas, si des juifs connaissant leur ascendants peuvent se qualifier de tels, les autres n’ont aucun élément objectif sur lequel affirmer qu’ils ne le sont pas. La seule réponse sensée qu’ils peuvent faire à la question « Etes-vous juif ? » est, en l’absence d’élément susceptible de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse : « Je n’en sais rien. »

Autrement dit, la réponse à cette question est de l’ordre de l’inconnu, nous ne pouvons pas y répondre avec certitude, seulement émettre des hypothèses.

Examiner les faits dans le cadre d’une démarche scientifique

En revanche, il est possible d’en savoir plus sur les faits eux-mêmes, en recoupant des sources diverses, et en voyant ce qu’il en ressort. Dans la mesure où ces faits sont liés à l’histoire du christianisme en France, une grande part de ces sources est d’origine religieuse. Toutefois ce qui m’intéresse ici ne sont pas tant ces religions en tant que telles, ni les croyances et dogmes sur lesquelles elles reposent, que de tenter de comprendre, dans la mesure du possible, ce qui s’est passé exactement : comment, à travers ces croyances et ces dogmes, ces religions ont structuré l’histoire et les mentalités de notre pays, et les conséquences qui en découlent à notre époque, en tentant de considérer ces faits aux niveaux historico-religieux dans le cadre d’une démarche scientifique, et d’avancer ensuite progressivement sur cette base, à partir de ce que ce que ces sources peuvent nous permettre d’en appréhender.

Quelques sources

Les documents ci-dessous sont à resituer dans leur contexte et leur époque, dans l’espace-temps dans lequel ils ont été écrits, en raison du décalage entre les critères d’évaluation d’alors – le XIXème siècle, puis années 30 – et les critères actuels. Ils permettent de voir l’évolution des mentalités qui s’est opérée depuis en France, et de mesurer l’influence religieuse de ces époques sur l’ensemble de la société par rapport à l’époque actuelle, dans le contexte de la laïcité. Ce décalage apparait également au niveau religieux, en raison des évolutions au sein de l’Eglise qui n’avaient pas eu lieu alors, entre les représentations religieuses de ces époques et les représentations actuelles.

Sur saint Louis, l’extrait ci-dessous est tiré du livre d’Henri Wallon, Saint Louis. Son auteur, un professeur d’histoire, s’est appuyé, entre autres sources, sur les écrits du biographe de Louis IX, Jean de Joinville, qui accompagnait le roi dans ses déplacements, y compris lors des croisades. Etant le témoin oculaire direct des faits qu’il relate dans sa « Vie de Saint Louis », Joinville demeure la source la plus fiable dont nous disposions concernant Louis IX. Ce livre d’Henri Wallon contient en outre un ensemble de reproductions de documents originaux et d’informations complémentaires sur cette époque. Mais tout comme Joinville, il est un inconditionnel de Louis IX.

En ce qui concerne Marie Madeleine, je n’ai pas consulté une large bibliographie, je me suis contentée d’utiliser trois sources que j’avais à ma portée. Elles sont sans lien les unes avec les autres si ce n’est qu’elles traitent toutes de Marie-Madeleine, sous différents angles, et témoignent des changements de regards sur les mêmes faits à travers les époques pour en arriver à celui que nous pouvons porter aujourd’hui, qu’il convient de replacer dans la nôtre :

  • L’article Sainte Marie-Madeleine, tiré d’une revue enfantine catholique, Bernadette, N° 342, 19 juillet 1936,
  • Des extraits du site de la basilique de Vézelay, dont la crypte contient des reliques de Marie Madeleine,
  • Un article sur un livre d’un spécialiste en sciences des religions sur Marie de Magdala, Patrick Banon, ainsi qu’une interview de celui-ci parue dans la La République du Centre.

Extraits de Saint Louis par Henri Wallon, (1878) : Saint Louis et les Juifs : p. 306-312

 

 

Marie de Magdala

Sources internet actuelles (14/11/2014)

La basilique de VézelaySainte Marie-Madeleine – un haut lieu culturel et spirituel

« Le Centre Sainte Madeleine

un peu d’histoire…

https://www.basiliquedevezelay.org/?q=presentation/centresaintemadeleine

Située sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, la colline de Vézelay est, depuis le Moyen-Âge, un lieu de rassemblement des grands chemins de prière. Le Centre Sainte-Madeleine, participe à l’accueil des pèlerins et des visiteurs sur la colline.

Au Moyen-Âge, les pèlerins logeaient dans les “hôtelleries”, et quand l’affluence était grande, dans les immenses caves voûtées creusées sous la ville. Depuis la fondation de l’abbaye, le Centre Sainte-Madeleine, contribue sous des formes variables à l’accueil des pèlerins et voyageurs.

En 1844 les sœurs de la Providence y fondèrent une école. Pendant l’occupation, la communauté religieuse dirigée par Mlle Arnol accueillit de nombreux enfants juifs, et les cacha entre 1942 et 1944. Marie Arnol (sœur Léocadie) a été reconnue “Juste parmi les Nations” par l’état d’Israël, pour avoir aidé, à ses risques, des juifs pourchassés pendant l’occupation. L’école cessa définitivement de fonctionner en 1957.

Depuis les années 70, le Centre était géré et animé par les Franciscaines Missionnaires de Marie. En 2015, il a été confié aux Fraternités Monastiques de Jérusalem pour y poursuivre sa mission d’accueil.

Historique de la basilique (9ème-13ème siècles)

Les origines (vers an 850 – 1068) https://www.basiliquedevezelay.org/?q=node/16

Vers 858 ou 859 Fondation d’un monastère de moniales par Girart de Roussillon, à l’emplacement actuel de Saint-Père.

863 Une bulle pontificale garantit la protection directe par le Saint-Siège de l’abbaye de Vézelay, qui échappe ainsi à l’autorité des évêques d’Autun. Les privilèges de l’abbaye seront confirmés en 868 par le roi Charles le Chauve.

873 Dévastée par les Normands qui remontent la Seine, l’Yonne et la Cure, l’abbaye est tran sférée sur la colline; des moines venus sans doute d’Autun remplacent les moniales.

882 Selon certaines sources, un moine nommé Badilon apporte de Saint-Maximin (Provence) à Vézelay des reliques de Marie-Madeleine.

1027 Premiers conflits entre les abbés de Vézelay et les comtes de Nevers, jaloux de l’indépendance de l’abbaye.

1098 L’évêque d’Autun, jaloux lui aussi de l’indépendance de l’abbaye de Vézelay, tente de jeter l’interdit sur les pèlerinages; l’interdit sera levé par le pape Pascal II en 1103; mais Vézelay doit alors reconnaître l’autorité spirituelle de Cluny. »

Suite de l’historique à https://www.basiliquedevezelay.org/?q=node/16

Jésus a-t-il eu deux enfants avec Marie-Madeleine ?

https://www.francetvinfo.fr/monde/jesus-a-t-il-eu-deux-enfants-avec-marie-madeleine_741253.html

Un professeur d’études religieuses et un écrivain s’appuient sur un manuscrit vieux de 1 500 ans pour avancer cette thèse, développée dans leur livre « L’Evangile perdu », à paraître mardi.

Fresque de la basilique San Giorgio à Rome (Italie) datant du XIIIe siècle et représentant Jésus-Christ.  (MANUEL COHEN / AFP )

Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 10/11/2014 | 16:55 – publié le 10/11/2014 | 16:22

« Le « fils de Dieu » a-t-il une descendance ? La question ressurgit après l’exhumation, à la British Library de Londres (Royaume-Uni), d’un manuscrit laissant entendre que Jésus a eu deux enfants. Selon le Sunday Times (en anglais, payant), le professeur d’études religieuses Barrie Wilson, de l’Université York de Toronto (Canada) et de l’écrivain israélo-canadien Simcha Jacobovic ont traduit ce manuscrit vieux de 1 500 ans rédigé en araméen. Ils publient leur recherche dans un ouvrage intitulé L’Evangile perdu (The Lost Gospel), publié mardi 11 novembre.

Selon les deux auteurs, le manuscrit permet d’affirmer non seulement que Jésus a eu deux enfants avec Marie-Madeleine, mais qu’il était aussi marié avec cette prostituée qualifiée de « femme de péché » dans « L’Evangile selon Luc ». Le Sunday Times précise que le livre, qui donne à Marie-Madeleine « une signification beaucoup plus importante qu’on ne le pensait jusqu’alors », parle également d’une « tentative d’assassinat sur Marie-Madeleine et ses deux enfants », et revient aussi sur les rapports qu’entretenait Jésus avec certains hommes politiques de son temps.

Une hypothèse déjà ancienne

Lost Gospel n’est, cependant, pas le premier essai à sous-entendre ou affirmer que Jésus avait une famille. Le journal britannique The Independent (en anglais) rappelle qu’en 1953, Nikos Kazantzakis avait publié La dernière tentation du Christ (adapté au cinéma par Martin Scorsese trente-cinq ans plus tard), où une descendance de Jésus est déjà évoquée. « Depuis des années, cette version de la vie de Jésus alimente de nombreuses spéculations, note Slate.frEn mai dernier, un vieux papyrus affirmant que Jésus avait eu une femme a été contesté par de nombreux chercheurs. » Une conférence de presse aura lieu, mercredi, à la British Library pour détailler la thèse des auteurs de L’Evangile perdu. »

MARIE DE MAGDALA – L’APÔTRE PRÉFÉRÉE DE JÉSUS par Patrick Banon: Présentation dans le site de l’éditeur

http://www.michel-lafon.fr/livre/1442-MARIE_DE_MAGDALA_-_L_apotre_preferee_de_Jesus.html

« Premier témoin et première messagère de la résurrection de Jésus de Nazareth, Marie de Magdala, plus connue sous le nom de Marie Madeleine, est un personnage aussi essentiel que contesté dans l’histoire du christianisme. Apôtre préférée de Jésus pour les uns, pécheresse repentie pour les autres, elle a subi les foudres des disciples de Jésus, jaloux de l’attention qu’il lui accordait, avant d’être délégitimée par les Pères de l’Église, inquiets de l’influence de cette femme scandaleusement libre. Si les ruses furent nombreuses pour la faire disparaître des textes sacrés au profit de la Vierge Marie, les témoignages des Évangiles apocryphes mis au jour au xixe siècle attestent du rôle central de la jeune Galiléenne dans l’édification de la religion chrétienne.

Alors qui était-elle vraiment ? L’’initiée élue par Jésus ? Son amante, sa femme, ou un simple disciple ? À travers ce document passionnant, Patrick Banon nous emmène à la découverte historique, sociologique et théologique de la véritable Marie de Magdala, symbole d’une émancipation des femmes que le Christ aurait voulue et que les hommes auraient refusée.

Patrick Banon s’intéresse à Marie de Magdala, disciple de Jésus

https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/patrick-banon-sinteresse-a-marie-de-magdala-disciple-de-jesus_11219215/

Patrick Banon, prolifique auteur orléanais spécialisé en sciences des religions, vient de publier un ouvrage consacré à Marie de Magdala, disciple de Jésus. Il est en dédicace aujourd’hui.

Patrick Banon vit à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin depuis une douzaine d’années. Il y trouve la tranquillité pour écrire, tout en restant proche de Paris où il enseigne. Son dernier opus est dédié à un personnage biblique : Marie de Magdala.

Qu’est-ce qui vous a attiré chez elle ? Certaines femmes sont centrales dans les religions. Toutes les matriarches sont exceptionnelles mais elles représentent un aspect du féminin compatible avec la vision patriarcale de la société. Marie de Magdala incarne une vraie rupture, un changement de statut social pour la femme.

De quelle rupture parlez-vous ? Elle incarne aussi le féminisme naissant et elle a accès à la connaissance. Dans les débats, elle pose beaucoup de questions. Ce personnage ouvre des questions sur le sacerdoce des femmes, c’est elle qui découvre le tombeau du Christ vide. Elle est la révélatrice du message le plus important du christianisme : celui de la Résurrection, de la victoire de la vie sur la mort. On peut se demander si le christianisme aurait été le même sans elle.

Que sait-on d’elle et quel portrait dressez-vous d’elle ? On ne sait rien d’elle, si ce n’est qu’elle vient de Magdala (Galilée). Les autres femmes sont définies en fonction de leur foyer ou de leur performance sexuelle : vierge, veuve, épouse de, fille de… Elle n’est définie que par son origine géographique.

Tarichée ( nom grec de la ville) était une sous-préfecture, une ville bourgeoise, une place forte avec l’eau courante. Marie de Magdala était une femme lettrée, libre, sans attache, indépendante financièrement. Elle a été qualifiée de possédée ou de prostituée mais c’est une description patriarcale. Rien n’est dit sur sa mauvaise vie.

Elle est très controversée… Sa relation de proximité et d’intimité avec Jésus lui est reprochée. Les pères de l’Église l’ont marginalisée, présentée comme une hystérique et ils ont tenté de minimiser son rôle. Ils ont préféré faire monter la Vierge.

Vous rappelez justement le rôle sous-estimé des femmes dans la naissance du christianisme. Les femmes ont un rôle central dans l’édification de la pensée chrétienne. Jésus était entouré de femmes mais là encore, la résistance patriarcale a minimisé leur apport. » Marie Guibal

Interzone Editions: Seconde édition du « Séminaire de Sémantique Générale 1937 » d’Alfred Korzybski

« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage… ». C’est le lot du traducteur, qui, au hasard d’une relecture, tombe sur une coquille oubliée, ou une formulation maladroite, et dont le travail n’est jamais terminé en ce sens où il peut toujours être amélioré. Depuis le dépôt légal de la première publication en juillet 2008 j’ai effectué un ensemble de modifications, si bien que celle-ci est dépassée.

Cette seconde édition est augmentée d’une deuxième préface, des lettres de Charlotte READ et de Laura BERTONE, d’un glossaire des termes de sémantique générale, et de schémas sur le différentiel structurel et la démarche scientifique. Elle contient 153 pages.

L’impression est réalisée sur bristol 160 gr, au format A4, la reliure a été renforcée et j’étudie actuellement les possibilités d’une couverture plastifiée.

ISBN 979-10-94889-01-5 (2018)

Isabelle Aubert-Baudron

Page dans le site d’Interzone Editions – Acheter le livre – Notice dans le catalogue de la BNFContact

L’île logique / N°72 : Vieux

Pilouface, les clowns scientifiques

Bonjour à tous,

pour les inquiets de l’Alsace, soyez rassurés, le camion va bien, il a même visité L’Irlande cet été…

Quelques nouvelles de L’île logique :

Plusieurs interventions prévues en 2018 :

– 9 octobre : Pilouface à St Pierre la cour (Mayenne)- 11 octobre à 14h et à 21h : Pilouface à Toulouse (centre culturel Henri Desbals)

– Du 20 au 23 octobre retrouvez L’île logique au congrès de l’APMEP

– 23 octobre : Pilouface à Sanguinet (Bordeaux)

– 6 novembre, spectacle clownesque « Galois Poincaré mythes et maths » à Orléans (Université)

– 9 novembre : Où ai-je ma tête ? à 18h à la médiathèque de Plescop (56), dans le cadre du festival Clown hors Piste.

– 14 novembre : Un océan de Plastique à Vannes (Kercado) 15h.

– 17 novembre : un océan de plastique à Theix-Noyalo, 14h, dans le cadre du festival Clown Hors Piste.

2019 :

– 15 janvier, l’Affaire 3.14 à Montluçon

– 22 janvier, Université Bretagne Sud de Vannes, conférence sur clown et mathématiques

– du 4 au 8 mars, L’île logique part à l’étranger !! L’affaire 3.14, ou ai-je ma tête ?, Pilouface, des ateliers théâtre et sciences, pour la semaine des maths à Casablanca, et peut-être Madrid…

– 29 mars : « Partons ici même » à Decazeville

– « Y a pas rien » du 6 au 10 mai dans le finistère

– Du 15 au 17 mai, ateliers théâtre et sciences en Mayenne

– et plusieurs options non validées encore, au festival « I love sciences » de Bruxelles, Clermont-Ferrand, Cahors, Perpignan, Brest, Nantes…

Certains de ces spectacles ne sont pas ouverts au public, mais, à titre individuel, n’hésitez pas à me contacter si vous envisagez d’y venir !!

Enfin, toujours à faire circuler sans modération :

– L’île logique co-organise la dixième édition du festival Clown hors Piste du 16 au 18 novembre prochain à Theix (56)

– Il nous reste encore des livres « A l’endroit de l’inversion« , petit essai en clownologie mathématique (préfacé par Cédric Villani et Bertil Sylvander)

– Et puis, si vous connaissez des gens riches pour co-produire une série audiovisuelle burlesque mais rigoureuse sur les mathématiques n’hésitez pas…

Recontextualisation :

Suite à la récente petite polémique au sujet du prix Nobel de Physique 2018 Gérard Mourou (que je félicite sincèrement) et d’un clip « non scientifique » dans lequel il apparaît sur une chanson de L’île logique (« Où qu’il aille ELI », je leur avais donné des droits d’exploitation), je voulais témoigner, à la décharge de Gérard Mourou, que lorsque le projet ELI qu’il coordonnait (projet de laser ultra puissant associant le CNRS, l’École Polytechnique et l’ENSTA) a décidé de communiquer, ils l’ont fait de façon certes burlesque et artistique mais surtout dans un esprit de vulgarisation scientifique sérieuse, L’île logique avait en effet monté à leur demande une création théâtrale burlesque scientifique expliquant les principes de l’effet laser que nous avions jouée au Grand Palais (spectacle « A quoi ce laser ? » qui contenait plusieurs chansons dont la-dite chanson). Aussi, l’inclination de Gérard Mourou à utiliser le théâtre et la musique pour communiquer autour du projet ELI était-elle essentiellement scientifique, pédagogique et rigoureuse dans la démarche initiale ; ce n’est qu’ultérieurement qu’ils ont décidé d’utiliser notre chanson pour faire réaliser par Lucioles production ce clip « non scientifique » qui fait polémique. C’est sans doute un peu dommage de ne retenir aujourd’hui que ce dernier choix malheureux…

N°72 : Vieux
Les vieux,

les vieux qui mettent encore de la naphtaline sous les draps pliés en quatre,

les vieux qui disent bicyclette et pas vélo,

les vieux qui se souviennent de l’entre-deux guerre,

les vieux qui savent recharger un poêle à bois, qui disent automobile,

vieux en sabots, vieux qui se souviennent de la Vehrmacht,

vieux qui ont râlé contre les yéyés, installé le capitalisme, pas connu le chômage,

vieux qui recousaient la pendule et remontaient des jupons

vieux qui portaient des corsages

– là, il faut dire vieilles, ou alors c’est caché, tard le soir…

Et puis vieux pour qui le masculin l’emporte,

vieux qui avaient le temps,

Vieux qui s’appelaient Charles ou pas,

vieux des tréteaux, très tard…

vieux vieux.

On a changé de vieux,

aujourd’hui on a des nouveaux vieux,

ce n’est pas qu’ils ne soient pas anciens, ces nouveaux vieux avec leur téléphone portatif, non, ils sont vieux certes, mais nouveaux…

ce qui est bien dans les nouveaux vieux c’est qu’il se souviennent le mieux des anciens vieux.

la roue tourne, si ça se trouve je prends de l’âge

chacun son tour, on est tous le vieux d’un autre

les vieux volent le passé, ils partent avec

alors il faut parler avec les vieux

Les vieux changent-ils ou sont-ils toujours les mêmes ?

Le vieux d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui,

Et certains Charles soutiennent le rap.

des pinces à vélo, qui parlent encore en sous,

Aujourd’hui, quand on est en haut, ce n’est plus une afficheil n’y a pas plus de poussière sur les vieux que sur les jeunes

un vieux vivant est toujours plus jeune qu’un jeune mort, on est plus vieux que n’importe quel vieux le jour où on meurt

vieux ça veut dire qu’on est proche de la mort ? Non, vieux ça veut dire vivant depuis longtemps

Emmenez-nous encore, Charles éternel !

merci de votre soutien,

Cédric

www.ilelogique.fr

Isabelle Aubert-Baudron: Tous bons en anglais ? Chiche !

Cliquer sur le l’image pour accéder à la grammaire.

Quand je suis arrivée en cours d’anglais à l’université en 1970, le professeur nous a tenu le discours suivant : « L’anglais est une langue facile comparée au français : vous devez apprendre le vocabulaire et la grammaire. Si vous appliquez la grammaire des manuels England, de Laffay et Kerst, (qui se trouvait à la fin des livres que nous avions alors en secondaire), vous pouvez passer l’agrégation. »

Dans les années quatre-vingt-dix, une collègue de travail me sollicita au sujet de son fils : scolarisé dans la région depuis l’année précédente, il venait d’un établissement dans lequel il avait étudié l’italien en première langue. Il était arrivé en quatrième dans un établissement où la première langue était l’anglais, et avait dû prendre le niveau d’enseignement en cours, sans posséder les bases indispensables enseignées en 6ème et en 5ème, avec deux ans de retard sur ses camarades. S’il était bon élève dans les autres matières, en revanche ses notes en anglais oscillaient autour de 4/20, et son professeur dans cette matière, qui l’avait pris en grippe, lui renvoyait l’image d’un élève nul pour tous les temps à venir et entendait utiliser ses notes pour justifier un redoublement de sa classe de troisième. Sa mère me demanda donc de lui donner un coup de main pour corriger ses exercices en cours, ce que j’acceptai.

Je fus d’emblée frappée par la pauvreté du matériel scolaire dont il disposait : aucun livre de référence solide concernant la grammaire ni le vocabulaire, des feuilles volantes fournies par l’établissement, mal polycopiées, parfois difficilement lisibles, avec des « textes à trous » que les élèves étaient censés remplir, des QCM avec des cases à cocher, exercices dont la compréhension nécessitait davantage de travail de réflexion sur leur sens exact et les attentes des rédacteurs de ces textes concernant les remplissages souhaités que sur la pratique écrite de la langue elle-même. Ces feuilles volantes, rangées à la hâte dans le cartable à la fin du cours, en sortaient bien souvent en fin de journée bouchonnées sous une masse de cahiers et de classeurs. Difficile de faire plus rebutant et dissuasif comme outils d’enseignement !

En plus de l’aide sur la correction des exercices, me souvenant des paroles de mon professeur d’université, je lui prêtai ma grammaire du lycée afin qu’il puisse disposer de l’ensemble des bases qui lui manquaient, et lui conseillai d’apprendre dix mots d’anglais par jour et de les revoir régulièrement, ce qu’il fit. Ses notes remontèrent, au grand étonnement de son professeur. Les deux dernières notes qu’il obtint à la fin de l’année furent un 15 et un 18 : dans ces conditions, ayant rattrapé le niveau de sa classe, la question d’un redoublement n’était plus d’actualité.

Je mets donc à la disposition des élèves désireux d’améliorer leur niveau d’anglais cette grammaire England. Certains termes français de grammaire ont été modifiés depuis, remplacés par d’autres, mais la langue anglaise n’a pas changé, ses règles sont restées identiques, quels que soient les termes utilisés en français pour les représenter par les responsables successifs des programmes scolaires. Même si les cartes, (les manuels scolaires), pour décrire le territoire (la langue anglaise) ont changé, le territoire est le même.

En ce qui concerne le vocabulaire, les élèves d’aujourd’hui disposent, en complément de leur dictionnaire, d’un outil précieux et plus rapide à consulter via internet à travers le site Reverso.

Indépendamment de l’enseignement scolaire, souvent rébarbatif en raison de son côté imposé et contraignant, trouver un correspondant dans un pays anglophone est motivant, car il permet d’utiliser l’anglais dans un contexte libre, pour partager des centres d’intérêts communs, tout en ouvrant sur les perspectives de voyages futurs. Communiquer avec eux via Skype permet de se familiariser avec l’anglais parlé. Ainsi il devient possible d’utiliser cette langue en fonction de ce à quoi elle est censée servir, pas uniquement parce que son enseignement est obligatoire et sanctionné par des notes, mais par intérêt personnel envers celle-ci, dans le but de communiquer avec des gens qui la parlent.

Il existe aujourd’hui une multitude d’outils et d’occasions pour utiliser l’anglais librement, que ce soit à travers l’étude de chansons écrites en anglais, les sous-titres sur YouTube, ou, plus prosaïquement, la compréhension des guides et manuels sur le maniement des blogs tels WordPress ou le matériel que nous achetons et qui n’ont pas été traduits en français.

Si vous avez une expérience négative de l’anglais dans le cadre de votre système scolaire, ne vous y arrêtez pas, ne la laissez pas vous parasiter. Ne vous identifiez pas aux images négatives de vous-même qu’il vous renvoie. Pensez à l’anglais en l’envisageant plus largement que dans ce contexte, à travers ce que la connaissance de cette langue pourrait vous apporter pour progresser dans un domaine qui vous intéresse. Considérez-la comme un outil qui peut vous ouvrir sur de nouveaux horizons. Ne limitez pas vos capacités et vos perspectives d’avenir aux seuls critères scolaires et à leurs limites : il y a les diplômes, mais également les compétences réelles. Saisissez-vous des outils pratiques à votre disposition qui vous permettront d’acquérir une meilleure connaissance de cette langue, utilisez-les par vous-mêmes, pour vous-même. Si vous le faites régulièrement, alors vous deviendrez bons en anglais, et vos notes s’amélioreront par voie de conséquence. Ce n’est pas une question d’argent (utilisez les outils gratuits à votre portée), simplement de volonté et de travail. Autrement dit, cela ne dépend que de vous.

Un truc pratique concernant l’usage de cette grammaire : elle est réalisée à partir d’un scannage, et est donc moins facile à manier qu’un document texte. Pour plus de facilité dans sa consultation, ouvrir le pdf dans deux fenêtres différentes, une sur la table des matières, une autre sur le contenu de la grammaire, ceci afin de ne pas avoir à remonter et descendre sans arrêt quand vous vous référez à la table en cherchant une règle en particulier.

Pour accéder à la grammaire 

C’est à vous! Bon courage et bonne chance !

Isabelle Aubert-Baudron